L’Algérie, un pays bloqué

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Le FFS a annoncé, lundi 16 février, le report de la conférence du consensus national qu’il devait organiser le 23 et 24 février prochain. La nouvelle sonne comme un coup dur pour un parti qui semble lâché par tous, le pouvoir comme l’opposition.

Le FLN et le RND avaient posé une série de conditions de plus en plus exigeantes, rendant leur présence à la conférence presque impossible. Le MPA d’Amara Benyounes a posé sa propre condition : il refuse de participer si des anciens responsables du FIS sont présents à la conférence. Le TAJ d’Amar Ghoul a quant à lui imposé comme condition le bannissement du concept de « transition » lors de la conférence.

Tous les partis de l’alliance présidentielle ont de plus tracé la même ligne rouge non négociable qui est celle de la remise en cause de la légitimité des institutions.

Les partis du pouvoir donnent l’impression d’avoir piégé le FFS en encensant sa démarche avant de le lâcher au milieu du chemin. La conférence du consensus ne semble donc avoir aboutie à rien d’autre qu’à atteindre considérablement la crédibilité du FFS, à qui il faudra du temps pour pouvoir se reconstruire.

Autre structure de l’opposition, la CNLTD a été secouée par la décision d’Abderrazak Mokri d’engager le MSP dans une série de consultations incluant le pouvoir. Cette initiative a mis à mal l’existence même de la CNLTD, qui, faute d’adhésion populaire forte, n’avait par ailleurs pas encore réussi à s’imposer comme une réelle force de proposition sur la scène politique au-delà de la rituelle demande d’organisation d’élections anticipées. Même les conférences, que la CNLTD se voit interdire d’organiser, portent simplement sur des thèmes tels que les « conditions de la transparence des élections ».

Face à une opposition divisée et fragile, le pouvoir n’offre pas une image de sérénité. Il continue d’être empêtré dans le dossier de la révision de la Constitution. Au-delà de l’absence manifeste d’une volonté de dialogue avec l’opposition, le réel enjeu pour le pouvoir dans la révision de la Constitution semble être de réunir un consensus en son sein autour du nom du successeur du Président Bouteflika. Une tâche dantesque étant donné qu’aucune personnalité n’a réussi à émerger au-dessus de la masse pour s’imposer.

En attendant, le statuquo perdure sur la scène politique. Le blocage est total, et l’Algérie continue de tourner en rond.


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