Sans le pouvoir ni une partie de l’opposition, le projet de Conférence nationale du consensus initié par le FFS est mal parti. Á peine les négociations entamées que les premiers signes d’échec se profilent à l’horizon.
Après les violentes critiques de la CNLTD, c’est au tour des partis du pouvoir de prendre leur distance avec l’initiative. En effet, de source proche du parti, TSA a appris que le FLN ne prendra pas part à cette conférence prévue d’ici la fin de l’année.
Au FLN, on reproche au FFS un manque de clarté concernant le projet. « La direction du FFS s’est lancée dans un dialogue aux contours imprécis », estime notre source.
« La feuille blanche », argument essentiel du FFS, présentée comme étant le point fort de cette initiative pour se démarquer de la CNLTD, n’a pas convaincu l’ex-parti unique ou « le parti du pouvoir » pour reprendre l’expression du Mohamed Nebbou, premier secrétaire du FFS. « Avant de s’engager dans une démarche, il est important de cerner les objectifs », précise notre source. « Or, à ce jour le FFS n’a apporté aucun élément de réponse concernant la finalité de la Conférence ».
Le FLN ouvert à un dialogue bilatéral
Le FLN reproche aussi au FFS de « mélanger les torchons et les serviettes ». « Les partis discutent avec les partis. Un parti comme le nôtre n’a rien à faire dans une Conférence où tout le monde est invité, y compris des personnes qui n’ont aucun programme hormis d’exiger le départ du président pour le remplacer », explique encore notre source.
La direction du FLN reste toutefois ouverte au dialogue avec le FFS, préférant qu’il soit « dans un cadre bilatérale ». « Nous respectons beaucoup le FFS et ses positions patriotiques. Ensemble, nous pouvons avancer sur beaucoup de dossiers importants », conclut notre source.
Le RND, sans surprise
Du côté du RND, sans surprise, l’on se dirige vers le boycott même si aucune décision officielle n’a été prise. Interrogée par TSA, Nouara Djaâfar, membre du Secrétariat national et porte-parole du parti, affirme que la question « de participer ou non à la Conférence du FFS sera tranchée par les instances du parti ». « Nous avons écouté le FFS, débattu avec ses représentants sur l’initiative de la Conférence du consensus nationale mais la réunion s’est terminée sur aucun engagement », précise notre interlocutrice.
Mais le RND n’a pas fait qu’écouter, selon une autre source au sein du parti. « Abdelkader Bensalah pense que le consensus espéré par le FFS peut passer aussi par le projet initié par le président concernant la révision de la Constitution ». « Le RND ne peut pas participer à une réunion qui veut effacer d’un trait de crayon tous ce que le pouvoir – et nous faisons partie de ce pouvoir – a fait jusque-là », conclut notre source. Ce qui laisse peu de place au doute concernant la présence du RND à la Conférence du FFS.
