Ce que l’on sait de la disparition mystérieuse de l’avion d’Air Algérie

À 2h17, le vol AH5017 d’Air Algérie décolle de l’aéroport international de Ouagadougou, au Burkina Faso. À son bord, selon les autorités algériennes, au moins 116 personnes. Parmi elles, 50 Français, 24 Burkinabés, 6 Algériens, 4 Allemands, 8 Libanais, 2 Luxembourgeois, 1 Malien, 1 Belge, 1 Nigérian, 1 Camerounais 1 Égyptien, 1 Ukrainien, 1 Roumain et 1 Suisse. Et trois passagers dont les nationalités n’ont pas encore été déterminées. Six membres espagnols de l’équipage sont également présents. Ils ne sont pas Algériens car cet avion appartient à la compagnie espagnole Swift Air.

La plupart des passagers sont en vol de transit. Certains doivent rejoindre l’aéroport de Paris Roissy Charles de Gaulle, d’autres doivent rallier le Canada. D’où la présence de nombreuses nationalités à bord. Au bout de 50 minutes de vol, l’avion se trouve au-dessus de la région de Gao, connue pour être une zone de conflits. Les deux pilotes annoncent un changement de cap. Ils cherchent à éviter un violent orage face à eux. Puis c’est le silence radio. L’appareil disparaît des écrans radars et n’émet plus aucun signal.

En fin de journée, le ministre algérien des Transports, Amar Ghoul, déclare que des témoins ont aperçu des débris de l’appareil près de Gossi au Mali, non loin de la frontière avec le Burkina Faso. Eléments confirmés par un général Burkinabé peu après 20h et par nos confrères du Parisien. Ces derniers expliquent qu’un avion français doit se rendre sur la zone dans la soirée.

Le ministre des Transports a aussi confirmé la disparition, mais a refusé de parler de crash. Quelle différence ? Mystère. Faute d’une communication officielle efficace, toutes les hypothèses sont évoquées. Celle des conditions météorologiques d’abord. De nombreux orages ont éclaté dans cette zone pendant la nuit, en pleine saison des moussons. Plus de 1 500 impacts de foudre ont été enregistrés cette nuit dans la région par Météo France. Des vents très forts ont également frappé cette zone, ce qui a pu causer de violents vents de sable. Mais plusieurs spécialistes doutent ; les accidents d’avions liés aux orages sont très rares.

Deuxième hypothèse, l’accident technique. Interrogé par TSA, l’expert en aéronautique, Mohamed Benzerroug, affirme que cet avion a plus d’une dizaine d’années d’ancienneté (son premier vol date de 1996, il y a 18 ans). Il ajoute que le même avion a été victime de nombreuses pannes, la dernière en date étant hier. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) en France affirme de son côté que l’avion a subi des tests favorables il y a trois jours. Mais une erreur de conduite, une panne ou une dégradation non souhaitée ont pu être à l’origine de cette disparition.

Troisième hypothèse, celle de l’attentat terroriste. Prise avec beaucoup de pincettes tout au long de la journée, elle semble avoir pris de l’épaisseur au cours de l’après-midi. Expert en questions de défense aéronautique, Michel Polacco a expliqué à TSA que cette thèse était « probable ». Une bombe à bord aurait pu faire exploser l’avion. La thèse du missile au sol est pour le moment prise avec beaucoup de précaution, notamment sur la capacité technique des terroristes de la région d’envoyer un missile à plus de 10 000 mètres d’altitude, hauteur à laquelle volait l’avion. Mais un notable du Sud affirme que l’avion a été abattu par un missile sol-air tiré par le groupe de Mokhtar Belmokhtar. Les islamistes peuvent avoir récupéré ce genre d’armes dans le pillage des dépôts d’armement en Libye lors de la chute du dictateur Kadhafi en 2011.


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