Disparition du vol d’Air Algérie : « La thèse de l’attaque terroriste est probable »

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Le mystère reste entier autour du vol AH5017 d’Air Algérie. L’avion, qui devait relier Ouagadougou à Alger, a disparu des écrans radars au nord du Mali peu après 2h du matin, ce jeudi. Il n’a pas été retrouvé depuis.

Michel Polacco est spécialiste des questions sur l’aéronautique, l’espace et la défense. Il revient, pour TSA, sur les hypothèses probables de la disparition du vol AH5017.

La météo est-elle la thèse principale qui expliquerait la disparition du vol d’Air Algérie ?

C’est une hypothèse peu favorite, selon moi. Les avions sont faits pour pouvoir supporter beaucoup de problèmes météorologiques. Dans le cas d’un vent de sable dans la région, on pourrait avoir des petits problèmes au niveau du pare-brise, de la carlingue. Mais pas un crash. Quant aux orages, la région est peu touchée. On est tout de même au-dessus du Sahel, une région très sèche, et les phénomènes de cumulonimbus sont rares et évitables. Je ne crois pas à cette thèse.

Quelle hypothèse privilégiez-vous ?

On peut plutôt penser à une dégradation, une panne, un phénomène de structure, une erreur dans la conduite de la machine. Ou alors, et c’est une thèse probable, l’attaque terroriste. Visiblement, tout se passait bien lors du vol avant sa disparition. Il a connu un léger déroutement pour éviter un autre avion. Alors on est en présence d’un accident à aller chercher du côté technique, ou de l’attaque.

Comment se fait-il que l’on n’ait aucune nouvelle du vol 15h après sa disparition ? Il n’a tout de même pas disparu en mer…

Le désert est un océan. S’il s’est écrasé à 170km au nord de Gao, la zone où rechercher est très vaste. Et il ne faut pas oublier que les autorités algériennes n’ont signalé la disparition de l’avion qu’à 11h30 ce matin alors qu’il a disparu avant 3h. Des Touaregs l’ont peut-être repéré, mais les moyens de communication sont peu développés dans la région. Cela dit, des Mirages semblent avoir détecté des incendies au sol qui pourraient les mettre sur la piste de l’avion.

Aurait-on pu imaginer un atterrissage d’urgence dans la région ?

Tout dépend de ce qu’il s’est passé. Mais oui, un atterrissage d’urgence aurait pu avoir lieu à Gao. D’ailleurs, des contrôleurs du ciel français sont présents, ils auraient pu les aider. Ce qui renforce, selon moi, la thèse du problème brutal et subi dans cet avion. Là-dessus, la possibilité de l’agression est renforcée.

L’hypothèse d’un missile tiré comme en Ukraine la semaine dernière est-elle farfelue ?

Cela semble impossible tout simplement parce que dans cette région, il n’y a pas de missiles capables de frapper à la hauteur d’un avion circulant à une altitude de croisière, entre 9 000 et 12 000 mètres.


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