Embouteillages dans la capitale : le système D des chauffeurs de taxi et autres automobilistes

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Pour éviter les interminables embouteillages dans la capitale, rien de mieux que l’entraide. Faute de GPS, les chauffeurs de taxi et les automobilistes passent, désormais, par l’envoi de SMS et les coups de fil pour échanger des informations sur l’état du trafic. Ils peuvent ainsi emprunter des raccourcis peu connus et éviter de circuler sur certains axes routiers pendant les heures de pointe.

« J’appelle des amis chauffeurs de taxis quand il y a un accident qui bloque la route, par exemple, et eux font la même chose. Cela dit, je ne le fais pas systématiquement », raconte Mouloud, chauffeur de taxi. « Il m’arrive de les appeler aussi pour avoir une idée de l’état du trafic dans un quartier où je n’ai pas l’habitude de travailler. Ils peuvent alors me conseiller des chemins ou des raccourcis », ajoute-t-il.

Également chauffeur de taxi, Farouk évite simplement les heures de pointe pour ne pas avoir à faire des trajets de 15 minutes en une heure, voire plus. « J’évite de circuler pendant les heures de pointe et je ne prends que les raccourcis », dit-il. « Mais les embouteillages sont partout maintenant : Hydra, El Biar, Alger-Centre, El Mouradia (Golf). Si on suit les bouchons, on ne bosse pas ».

Hichem travaille pour City taxi, une entreprise qui assure les services de transport pour des sociétés comme pour des particuliers. « On annonce parfois un accident via la radio, dont sont équipés les véhicules. Mais cela dépend du chauffeur, ce n’est pas une obligation », précise-t-il. Et de poursuivre : « pour les embouteillages, chacun fait comme il peut avec les raccourcis ».

Depuis quelques mois, les automobilistes utilisent également les réseaux sociaux pour éviter les bouchons. Ils se connectent, notamment sur des sites tels que « Info Trafic Algérie ». Créé en mai 2013, le groupe totalise, aujourd’hui, plus de 12 000 abonnés. Meriem Khelil, l’une des administrateurs, affirme recevoir une vingtaine de SMS et une dizaine d’appels par jour.

« Et avec le lancement de la 3G, les gens se connectent directement sur la page », explique-t-elle. Le but : obtenir des informations ou en donner. « Sur la page, il y a des routiers, des chauffeurs de taxi, des délégués médicaux, des commerciaux. Ceux qui consultent la page peuvent avoir une idée sur l’état du trafic dès six heures du matin », assure-t-elle.

Et chaque jour, la chaîne III de la Radio nationale diffuse une émission dédiée au trafic routier dans la capitale, mais aussi dans d’autres villes du pays. Les automobilistes appellent en direct, depuis leurs voitures, l’animateur de l’émission pour signaler des bouchons, des accidents et donner l’état du trafic en temps réel. Mais cette émission est très difficile à capter par téléphone. Il faut insister plusieurs fois, ce qui diminue son efficacité et l’utilisation du mobile au volant, interdite, expose les automobilistes à des accidents meurtriers.


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