Bejaïa : l’enfer des bouchons interminables sur la RN9 et la RN26

embouteillage

À Bejaïa, les automobilistes sont confrontés à des embouteillages interminables sur les principaux axes routiers. À l’est, les bouchons commencent à l’entrée de Kherrata, une grande daïra située sur la RN9, à mi-chemin entre Bejaïa et Sétif. Il faut compter parfois plus d’une heure pour traverser cette agglomération où le temps semble figé depuis des dizaines d’années. Deux et parfois trois files de voitures se forment sur une direction et certains automobilistes prennent de gros risques en roulant à vive allure sur le sens opposé, et les accotements. Le seul barrage de police fixe situé à proximité du stade, en venant de Sétif, est débordé. Les policiers, incapables de faire régner l’ordre, font souvent semblant de ne pas voir les dépassements des automobilistes, qui cherchent par tous les moyens à sortir de cet enfer. Le jour du marché qui se tient chaque mercredi, il vaut mieux éviter de passer par Kherrata. Sinon, prévoir d’y rester plus d’une heure au volant, coincé dans un bouchon monstre.

La ville de Kherrata, célèbre pour ses gorges et ses tunnels en pierres taillées dans la roche et où des milliers de personnes avaient été massacrées lors des événements du 8 mai, n’a pas bénéficié de plans de développements lancés par le pouvoir, grâce aux pétrodollars.

Le projet de contournement de la ville peine à se concrétiser et les travaux semblent s’éterniser. Il devait être livré fin 2013, mais jusqu’à aujourd’hui, il n’est pas encore achevé. Le tunnel qui relie Kherrata à Bordj Mira, toujours sur la RN9, est toujours très dangereux à emprunter en raison de l’absence d’aération et d’une visibilité fortement réduite par la faiblesse de l’éclairage et les gaz d’échappement des véhicules.

Toujours sur la RN9, la traversée de Souk El Tenine, petite station balnéaire sur la Méditerranée, n’est pas de tout repos, surtout en été. Les automobilistes, très nombreux, sont obligés de passer par le centre-ville, comme au début de l’indépendance du pays. Pour les estivants venant des villes de l’est du pays pour bronzer sur les plages de l’est de Bejaïa, Souk El Tenine est l’une des étapes cruciales en matière de circulation automobile. Aucun projet de contournement de cette ville côtière n’est à l’ordre du jour.

À l’ouest de la wilaya, emprunter la RN26 vers Alger en passant par Akbou est devenu un véritable calvaire pour les automobilistes.  Il faut compter deux à trois heures pour la traversée de cette grande agglomération, quasiment oubliée des grands projets de Bouteflika. De la zone industrielle de Taharacht où sont implantées pourtant de grandes entreprises privées comme General Emballage (carton ondulé), les Laiteries Soummam et Danone qui fabriquent une grande partie des yaourts consommés en Algérie, jusqu’à la sortie de la ville, sur quelques kilomètres, il faut faire la chaine et attendre, patiemment dans son véhicule. Aucune possibilité de contournement, aucun raccourci n’existe pour alléger la souffrance des automobilistes.

Le projet d’évitement de la ville, qui attendait depuis des années dans les cartons, vient tout juste d’être validé par le gouvernement. Sa réalisation pourrait prendre quelques mois ou quelques années. En attendant, les habitants de cette ville doivent éviter de se déplacer en voiture, dans leur propre ville, au risque de se retrouver dans l’enfer des embouteillages. Cette situation pénalisante pour l’économie locale alourdit la facture des transports pour les industriels de la région et les coûts d’exploitation des véhicules.


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