Le tant attendu procès de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest s’est ouvert ce mercredi 25 mars, avant d’être reporté. Au banc des accusés on retrouve entre autres des hommes d’affaires, un ex-responsable de l’Agence Nationale des Autoroutes et l’ancien secrétaire général du ministère des travaux publics. Dix jours plus tôt, le procès Sonatrach I s’ouvrait sous haute tension. Parmi les accusés dans ce procès se trouvent l’ex-PDG de Sonatrach et huit ex-directeurs exécutifs de la compagnie pétrolière.
Les deux procès ont pour point commun qu’aucun haut responsable politique n’ait été sollicité ou mis en cause. Dans l’affaire de l’autoroute comme celle de Sonatrach, aucun ministre n’a été mis en cause, ni même entendu comme témoin.
Pourtant, l’ex-ministre de l’énergie Chakib Khelil connaissait bien la compagnie pétrolière, ayant même cumulé son poste de ministre avec celui de P-DG de Sonatrach. L’ancien ministre des Travaux publics Amar Ghoul était pour sa part, au premier plan de la communication au moment de la réalisation de l’autoroute Est-Ouest. Leurs témoignages auraient pu être précieux dans chacun des deux procès afin d’éclairer un peu plus les situations.
L’idée dans ces procès serait donc de faire croire que les dirigeants des entreprises et agences publiques prennent des décisions en toute indépendance, et qu’ils agissent de manière autonome. Or, ceux qui connaissent la réalité algérienne savent qu’aucune entreprise publique n’est autonome dans sa gestion. Rien ne se fait sans l’aval ou la consigne qui vient d’en haut.
Dans cette optique, les managers d’entreprises publiques qui appliquent les consignes ne jouent, en fin de compte, qu’un rôle de fusible. Les deux procès auront beau aller jusqu’au bout, il semble qu’il restera toujours malgré tout un voile de doute, une sensation que toutes les réponses n’auront pas pu être apportées, surtout lorsque l’on se rend compte du fait que les deux enquêtes ont été menées dans des conditions pour le moins discutables.
