Algérie Télécom, Air Algérie et Naftal : trois monopoles publics, à la dérive

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Air Algérie a connu un nouvel incident, ce lundi 16 février, lorsque l’un de ses avions est sorti de piste après son atterrissage à l’aéroport d’Orly à Paris. Si cet incident en soi n’a rien de grave même s’il est spectaculaire, il rappelle la série de couacs et faux-pas de la compagnie aérienne nationale de ces derniers mois voire années.

Outre le tragique crash du vol AH5017 au Mali, un avion d’Air Algérie était sorti de piste à l’aéroport de Lille en France, tandis que deux avions s’étaient légèrement télescopés à l’aéroport d’Alger. En réponse à ces incidents, le P-DG d’Air Algérie a préféré choisir de minimiser les incidents plutôt que de tenter d’y remédier, déclarant que « dans un temps normal, [ces incidents] arrivent tous les jours. Ce n’est pas l’apanage d’Air Algérie. » Sauf qu’institutionnellement, la réputation d’Air Algérie a là aussi été mise à mal par plusieurs affaires.

En juin 2014, le groupe canadien SM avait lancé une procédure d’arbitrage international et réclamé 120 millions d’euros à cause d’une résiliation unilatéral du contrat de réalisation du siège social d’Air Algérie à Bab Ezzouar.

En décembre, un avion a été saisi à l’aéroport de Bruxelles dans le cadre du règlement d’un litige avec l’entreprise néerlandaise K’Air BV. Pendant ce temps, les enquêteurs de l’Office anti-corruption interrogeaient plusieurs cadres de la compagnie aérienne. Malgré les casseroles, aucun compte n’a été rendu par les dirigeants de la compagnie aérienne quant à leur gestion de l’entreprise.

Déni

Air Algérie n’est pas l’unique entreprise publique à la gestion et à la communication douteuse. Un autre monopole public, Naftal est confronté à une pénurie de carburants depuis plusieurs jours dans plusieurs régions de l’est du pays. Outre la pénurie, Naftal distribue des carburants de mauvaise de qualité et trop riches en souffre. Pourtant, la directrice de la division raffinage de Sonatrach affirme qu’« il n’y a aucune pénurie. »

Même son de cloche du côté d’Algérie Télécom qui continue de proposer une connexion internet parmi les plus faibles du monde, agrémentée de coupures générales et d’un débit lent à faire flancher les tempéraments les plus tenaces. Ces géants publics ont tous ces points commun : monopole, mépris du client, pas de comptes à rendre aux Algériens.

Comment peut-on espérer que les entreprises publiques puissent résoudre les problèmes qui se présentent lorsque les dirigeants à la tête de ces entreprises continuent de vivre dans le déni et refusent de se confronter auxdits problèmes ?

La solution serait, bien entendu, de les remplacer, mais là encore faut-il savoir ce qui rend ces dirigeants intouchables.


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