Gaz de schiste : retour sur un mois de contestation dans le Sud

in salah

Cela fait un mois que les populations du Sud, en particulier d’In Salah, s’opposent à l’exploitation du gaz de schiste. Nous vous proposons de faire un retour sur un mois de contestations dans le Sud.

Les premières protestations débutent le 1er janvier. Les grandes manifestations commencent le 4 janvier dernier, lorsque des centaines de personnes se sont rassemblées devant le siège de la daïra d’In Salah pour réclamer l’arrêt du forage pilote de gaz de schiste. Les populations dénoncent un danger pour l’environnement mais aussi « le mépris » des autorités. Le puits a en effet été inauguré par Youcef Yousfi sans la présence des autorités locales.

Trois jours plus tard, le 7 janvier, une commission d’experts, parmi lesquels figure un ancien PDG de Sonatrach, est envoyée à In Salah pour débattre avec la population sur l’exploitation du gaz de schiste. Le lendemain, Youcef Yousfi effectue personnellement un déplacement à In Salah pour appeler à la solidarité nationale des habitants d’In Salah dans un contexte marqué par la chute des prix du baril. L’intervention du ministre de l’Énergie ne fera que renforcer la mobilisation des manifestations.

Le 11 janvier, malgré les manifestations dans le sud, le PDG de Sonatrach, Said Sahnoun, annonce que 70 milliards seront investis dans l’exploitation du gaz de schiste. Deux jours plus tard, le 13 janvier, Amar Saadani critique le gouvernement et déclare qu’il n’était pas juste de « commencer par l’exploration des puits avant de s’adresser à la population du Sud pour dissiper les craintes et les appréhensions. » Le 16 janvier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, tente de rassurer la population en publiant un message sur Facebook, en affirmant que « le gouvernement n’a délivré aucune autorisation du gaz de schiste en Algérie. » Les manifestations persistent quand même, les habitants réclamant toujours l’arrêt des forages.

Le 18 janvier, le DGSN, Abdelghani Hamel, rencontre des représentants de la société civile d’In Salah. Un des représentants déclarera que « monsieur Hamel nous a écoutés avec un grand respect. Nous sommes optimistes. » Le 21 janvier, Abdelmalek Sellal s’exprime enfin publiquement à la télévision pour tenter de rassurer une nouvelle fois la population. Peine perdue, une marche de protestation est organisée le lendemain de son intervention. Le 22 janvier, le ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi, revient à la charge et demande aux députés à l’APN « d’expliquer aux gens que les eaux souterraines de la région ne seront pas touchées. »

Le 27 janvier, près d’un mois après le début des manifestations, le Président Bouteflika s’exprime enfin à propos du gaz de schiste. Lors d’un conseil des ministres restreint dédiée spécifiquement à ce sujet, le Président demande « la poursuite des explications en direction de la population locale et de l’opinion publique en général, notamment pour faire savoir que les forages tests initiés à In Salah, seront achevés à très brève échéance, et pour confirmer aussi que l’exploitation proprement dite de cette énergie nouvelle, n’est pas encore à l’ordre du jour, » confirmant qu’aucune décision d’arrêt des forages ne sera prise.

À In Salah, la mobilisation continue. Hier jeudi 29 janvier encore, des manifestations ont été organisées.


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