Le FLN n’est pas satisfait de la manière avec laquelle le gouvernement gère le dossier du gaz de schiste. Pour l’ex-parti unique, l’Exécutif a pris le chemin inverse. « Nous avons d’abord commencé pas l’exploration des puits avant de s’adresser à la population du Sud pour dissiper les craintes et les appréhensions, ce qui n’était pas tout a fait juste », a déclaré Amar Saadani, secrétaire général du FLN, ce mardi 13 janvier, dans son intervention à l’ouverture des travaux du Bureau politique du parti.
Dialogue
Pour le FLN il y a nul doute, « la situation à In Salah n’aurait pas dégénéré si un dialogue franc avait été engagé avec la population ». Le FLN a décidé de réagir en s’adressant directement au président de la République. « Je compte saisir le président de la République sur la situation dans le Sud », affirme Saâdani, qui n’hésite pas à critiquer la politique du gouvernement envers le grand Sud. « Nous avons abandonné cette région », martèle-t-il. « Est-il normal que tous les centres de formations soient situés dans le nord. Les policiers, les gendarmes, les douaniers, les administrateurs sont formés dans le nord. Les grands projets sont attribués à la région du nord. Qu’a-t-on fait alors pour le Sud ? », s’interroge-t-il.
« Destabiliser le pays »
Mais Saâdani reconnaît aussi que la situation à In Salah « n’est pas normale ». « Il faudrait que l’on sache avec précision pourquoi les gens manifestent à In Salah. Est-ce uniquement contre le gaz de schiste ? », s’interroge le patron du FLN, qui semble convaincu que derrière cette colère il y a des non-dits. « Á Tougourt les gens sont sortis pour les terrains, à Tamanrasset pour la sécurité, à Ouargla pour le travail et aujourd’hui à In Salah. Je crains que le Sud ne soit utilisé comme prétexte pour déstabiliser le pays, comme ce fut le cas pour nos voisins qui ont connu des révoltes ces dernières années ». Le FLN, souligne Saâdani, compte organiser une conférence sur le développement dans le Sud et envoyer ses cadres dans la région afin de « discuter avec la population et tenter de dégager des solutions ».
Remaniement, Saâdani persiste et signe
Qu’en est-il du remaniement ministériel annoncé par Saâdani ? Le patron du FLN confirme : « Il y aura un changement au gouvernement », en prenant soin de ne pas avancer une nouvelle échéance. Le SG du FLN a laissé entendre que ce dossier ainsi que celui de la révision constitutionnelle « figurent parmi les priorités du président ». Saâdani réitère que le Congrès du FLN aura lieu après la révision de la Constitution et affirme qu’il ne reculera pas sur la sanction contre Mohamed Bouchareb. Ce dernier a été exclu du parti et a perdu son poste de vice-président et son siège au bureau de l’APN.
