Pendant le mondial les affaires continuent…

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Les dirigeants de la FIFA profitent du Mondial pour s’accorder une augmentation de salaire de 100%. À faire pâlir de jalousie n’importe quel patron. Les émoluments des 25 membres du comité exécutif passent de 100 000 à 200 000 dollars annuels. Et dire qu’il y a quelques semaines le comité d’éthique avait recommandé de supprimer les primes annuelles, jugées trop élevées.

Nouvelle polémique

La réputation de l’organisation mondiale du football était déjà bien entamée, après les soupçons de corruption qui entourent l’attribution de la Coupe du monde de 2022 au Qatar. Selon le quotidien britannique Sunday Times, le montant de ces nouveaux salaires pourraient être versé en liquide sur des comptes suisses contrôlés par la FIFA, pour échapper  à l’impôt. Le cynisme absolu, alors que la grogne des Brésiliens ne cesse de monter à l’égard de la FIFA, accusée de réaliser d’importants profits pendant cette Coupe du monde aux dépens des populations locales, et de la fédération brésilienne.  Cette nouvelle affaire pourrait pénaliser son président Sepp Blatter, qui devrait être candidat à un 5e mandat à la tête de la plus riche, de la plus occulte, et de la plus puissante organisation sportive du monde.  Toutefois, il pourrait trouver sur son chemin l’ancien international Français Michel Platini, qui annoncera sa décision après la Coupe du monde.  L’actuel président de l’UEFA ne cache plus ses désaccords, et ses mauvaises relations avec le Suisse Blatter.

« Qatargate »

Le pire est sans doute à venir, les enquêtes en cours sur les conditions d’attribution du Mondial au Qatar pourraient révéler un vaste système de corruption au sein du comité exécutif. Si les informations révélées par la presse sont confirmées, elles pourraient remettre en cause l’organisation confiée au Qatar. Ce serait un séisme, dont les conséquences iront bien au-delà du football, et rebondir sur le terrain diplomatique. La longue enquête de l’hebdomadaire France football (édition du 29 janvier 2013) relate avec force détails les conditions dans lesquelles s’est joué le vote en faveur du Qatar, l’intervention personnelle de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, et le rôle de Michel Platini. Une nouvelle fois la frontière, de plus en plus ténue, entre le sport et la politique est ici allègrement franchie. Mais c’est, peut-être, la première fois qu’un État impose à la FIFA ses choix, et ses conditions. Les valeurs du football ont été définitivement bafouées, sans réelle réforme ce jeu va devenir une activité secondaire qui mobilisera de moins en moins de passionnés.


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