La charge symbolique de l’attaque sur le musée du Bardo à Tunis

Bardo Tunis

La Tunisie a été victime  mercredi 18 mars d’une attaque terroriste lorsque deux personnes armées de kalachnikov ont pris d’assaut le musée national du Bardo à Tunis. Vingt-deux personnes, dont vingt touristes, ont perdu la vie.

Cette attaque est la plus sanglante qu’ait connue la Tunisie depuis la révolution de jasmin de 2011.

La charge symbolique que porte en elle cette attaque est énorme. Le Bardo est l’un des lieux les plus connus de Tunisie. Le musée est un haut lieu touristique, l’un des plus visités du pays et un des plus importants musées sur le continent africain.

C’est à la Place du Bardo, juste à côté du musée et de l’Assemblée, que se sont rassemblés des milliers de Tunisiens en 2013, lors du fameux sit-in du Bardo, pour faire tomber le gouvernement d’Ennahdha. C’est à cet endroit que s’est rassemblée la société civile tunisienne pendant le mois du ramadhan pour rappeler que les Tunisiens étaient les gardiens de la révolution.

Que les assaillants se soient retrouvés au Bardo un mercredi, jour de visite des groupes touristiques, en pleine vacances scolaires, n’est probablement pas le fruit du hasard, et laisse penser que l’attaque a été bien planifiée. Elle a ciblé la principale source de revenus en devises du pays.

L’attaque a de plus été menée à une semaine du Forum Social Mondial (FSM) qu’organisera la Tunisie deux ans après le dernier FSM, organisé lui aussi à Tunis. Des milliers de représentants de différentes organisations venus de partout dans le monde sont censés arriver en Tunisie.

Même si la situation sécuritaire fragile pourrait refroidir certains participants étrangers, la Tunisie a plus que jamais besoin du soutien étranger dans sa lutte persistante pour la dignité et les droits.

Un soutien moral certes, mais pas seulement. Cet évènement va fatalement affecter le secteur du tourisme déjà chancelant, sur lequel repose principalement l’économie tunisienne.

Avec une économie fragilisée, presque à genoux, le soutien financier des autres pays devient d’autant plus vital. La Tunisie aura aussi besoin de renforcer significativement sa collaboration sécuritaire avec les autres pays, et l’Algérie aura très certainement un rôle important à jouer en ce sens.


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