La Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) fête son premier anniversaire ce vendredi 6 mars.
Le projet politique a été lancé il y a une année, jour pour jour, sous le nom de la Coordination nationale des partis politiques et personnalités boycottant les élections présidentielles par cinq partis politiques (MSP, RCD, Jil Jadid, El Adala et Ennahda) avec Ahmed Benbitour. Il a réussi le double pari de réunir autour de la même table, les islamistes, qui ont jusque là évolué en rangs dispersés et les laïcs du RCD.
Islamistes et laïcs
Depuis son lancement, la CNLTD a donné le ton en multipliant les actions et les déclarations contre le pouvoir. Sit-in, manifestations, tentatives de marche mais surtout une grande conférence politique organisée à Mazafran le 10 juin avec la participation des représentants de la société civile et des figures politiques importantes telles que Mouloud Hamrouche, Ali Benflis.
Un événement qui a suscité beaucoup d’espoir au lendemain d’une élection vivement contestée par l’opposition. Un an après, que reste-t-il de cet engouement ?
Si la CNLTD a résisté aux multiples initiatives lancées ou parrainées par le pouvoir, il n’en demeure pas moins que son influence demeure limitée. Les formations et personnalités qui activent au sein de cette entité politique peinent à changer la donne sur le terrain. Elles ont surtout échoué à imposer au pouvoir leur agenda politique. C’est-à-dire, aller vers une transition politique pacifique.
Bouteflika illégitime
Et même si la CNLTD pense que le pouvoir fait parti de la solution, elle n’a à ce jour pas réussi à le convaincre à s’asseoir autour de la table des négociations. Ce qui est loin d’être une surprise. L’opposition conteste la réélection du président Bouteflika, et n’hésite pas à qualifier ce dernier d’illégitime. Une position de principe qui ferme toute chance de dialogue.
Il faut dire aussi que le pouvoir, de son coté, n’a montré aucune disponibilité à dialoguer. Il fera, d’ailleurs, tout pour détruire la CNLTD en tentant de briser son élan.
L’énigme Mokri
Pression interne au sein de son parti ou tentative de sauver la CNLTD ? Abderrezak Mokri, président du MSP lance une initiative ambiguë. Il tranche avec les positions de ses alliés de la CNLTD et annonce sa décision de dialoguer avec le pouvoir. Comment ? Qui seront ses interlocuteurs ? Pas de réponses. Pour certains observateurs, la sortie de Mokri signe la mort politique de la CNLTD. À priori, le groupe donne l’image d’une entité soudée. Mais pour combien de temps ?
