Subventions ciblées ? Quand l’État veut, il peut et les exemples sont nombreux

Palais de gouvernement

Avec la baisse des revenus des hydrocarbures, le débat concernant les subventions accordées par l’État refait surface. Des voix s’élèvent pour dénoncer plusieurs subventions considérées comme inefficaces car profitant à tout le monde. Il est en effet considéré anormal que les citoyens les plus aisés aient droit à un prix du carburant subventionné, ou que les industriels agroalimentaires puissent acheter du sucre subventionné par l’État.

En réponse à ces critiques, le gouvernement a trouvé une excuse : faire des subventions ciblées est une affaire très compliquée qui va engendrer une fraude massive. Un argument qui ne convainc pas. Et pour cause : le gouvernement algérien oublie qu’il a déjà mis en place des politiques de subventions ciblées. Voici quelques exemples :

Les allocations familiales sont un premier exemple bien connu. L’État établit en effet les allocations familiales par seuil de salaire. Les allocataires avec un salaire de moins de 15 000 dinars ont droit à 600 dinars par mois et par enfant, tandis que ceux avec un salaire de plus de 15 000 dinars ont droit à 300 dinars par mois et par enfant. Depuis de nombreuses années, ce système fonctionne bien. Les fraudes sont marginales.

Deuxième exemple : les bourses pour les étudiants. Les enfants de parents dont le revenu est supérieur ou égal à 150 000 dinars par mois en sont exclus. Là encore, le système fonctionne très bien. Á chaque rentrée scolaire, l’étudiant présente son dossier, avec les fiches de paie du père. Là encore, les fraudes ne sont pas massives et la gestion des dossiers semble aisée pour les administrations des universités.

L’accès aux logements sociaux est un autre exemple connu en Algérie. Seuls les ménages dont le revenu est compris entre 24 000 et 108 000 dinars peuvent bénéficier d’un logement AADL, par exemple. Là encore, l’administration semble bien maîtriser les choses. Même si les cas de fraude sont signalés, il n’y a pas de quoi s’alarmer.

Ces exemples ne sont qu’un échantillon de politiques de subventions ciblées mises en place par l’État, et il sert à montrer que l’argument voulant qu’il soit difficile de cibler ses subventions est caduc. L’État peut facilement introduire des subventions ciblées pour des produits comme l’électricité, le gaz, les carburants en se basant sur les revenus des ménages.


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