Le président de l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), Mourad Oulmi, juge « inexplicables » les remises pouvant dépasser 300 000 dinars accordées par certaines marques en cette fin d’année. « Ce phénomène est inexplicable. Céder de plus de 300 000 DA sur le prix d’un véhicule en toute fin d’année demeure intrigant », a déclaré M. Oulmi hier soir à Oran, à la veille de l’ouverture du salon de l’automobile de l’Ouest du 11 au 20 décembre. Sans citer de marques, M. Oulmi, qui est également le P-DG de Sovac, représentant du groupe Volkswagen, s’interroge : « Comment un concessionnaire accepte-t-il de perdre une telle marge ? Pourquoi cette stratégie intervient-elle en fin d’année ? ».
Des véhicules plus chers en 2015
D’autant que la décision de certains concessionnaires d’accorder des primes exceptionnelles sur leurs véhicules intervient dans un contexte marqué par la baisse du dinar par rapport à l’euro et au dollar. Une baisse qui pénalise les concessionnaires automobiles, selon M. Oulmi. « Le cours de change nous met dans une situation difficile dans le positionnement de nos produits », a dit M. Oulmi, en précisant que son groupe a déjà revu à la hausse les prix de ses produits, comme l’ont fait la majorité des concessionnaires. « Nous essayons de résister pour ne pas impacter nos prix par une hausse sensible. À cet effet, nous sommes déjà en pourparlers avec nos différents constructeurs pour maintenir la cadence », a-t-il affirmé. Mais « les voitures vont coûter plus cher en 2015 », eu égard aux prévisions des banques comme Société Générale Algérie sur la poursuite de la baisse du dinar par rapport au dollar et à l’euro, selon M. Oulmi.
« L’Algérie n’est pas une poubelle »
Sur les nouvelles conditions d’importation des véhicules neufs, le président de l’AC2A félicite le ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, ainsi que le gouvernement pour leur volonté à mettre de l’ordre sur le marché automobile. « Depuis la promulgation du 1er cahier de charges, on avait constaté beaucoup de zones d’ombres. Le nouveau cahier des charges va sans aucun doute professionnaliser le marché », a déclaré M. Oulmi, avant d’enchainer : « J’ai apprécié le volet sécurité. L’administration en charge de l’élaboration du cahier des charges a pris en compte la sécurité du consommateur algérien. D’autant que nous avons atteint des chiffres alarmants en termes d’accidents de circulation. Je dis basta au cercueil mobile livré par certains constructeurs. L’Algérie n’est pas une poubelle et la vie de nos concitoyens est chère », a affirmé M. Oulmi qui trouve insensé qu’un constructeur livre en Europe un véhicule doté de six airbag au minimum alors que le même produit est vendu en Algérie avec un seul airbag.
Obligation d’investir
« Je félicite l’État d’avoir doté l’Algérie d’une usine de montage de véhicules. C’est un acquis indéniable pour mon pays », a dit M.Oulmi. « Je suis très favorable à la politique de notre gouvernement qui nous incite à tout investissement industriel. Tous les membres de notre association AC2A ont un projet d’investissement. Il manque juste les textes d’application pour définir le type d’investissement ».
Le P-DG de Sovac est convaincu que l’Algérie peut devenir rapidement un exportateur de pièces de rechange pour véhicules. « Quel type d’investissement à réaliser ? À mon avis, il faut inciter les concessionnaires algériens à investir dans la fabrication de la pièce de rechange pour l’exporter afin de développer les exportations hors-hydrocarbures. Il faut obliger les constructeurs à acheter de la pièce de rechange fabriquée en Algérie », soutient M. Oulmi.
Ambitions
Sovac ambitionne d’augmenter ses parts de marché en Algérie, dans le cadre de la stratégie du groupe Volkswagen de devenir numéro un mondial en 2018. « Volkswagen envisage de devenir leader mondial d’ici 2018. En tant que représentant de ce groupe en Algérie, nous sommes dans l’obligation de suivre sa politique et sa stratégie », a assuré le P-DG de Sovac.
Volkswagen Algérie contribue fortement à la réalisation des ambitions mondiales du groupe Volkswagen. D’ici 2018, Volkswagen Algérie prévoit d’accroître ses ventes et aussi améliorer ses prestations. En 2013, le groupe Sovac avait vendu 65 417 véhicules, année durant laquelle l’Algérie avait importé 554 269 véhicules. Il s’était classé troisième derrière les Français Renault et Peugeot.
