L’Algérie, un pays qui inquiète ses partenaires

algérie UE

L’Union européenne a convié plusieurs médias algériens, dont TSA, à Bruxelles. Le contenu des échanges entre les journalistes et les diplomates européens révèle le degré d’inquiétude concernant la situation politique en Algérie.  L’Union européenne n’a pas utilisé les canaux officiels certainement par souci de ne pas froisser le gouvernement algérien, mais a tenu tout de même par cette rencontre informelle faire passer un message fort qui est que l’Algérie est un pays qui fait peur à ses partenaires européens.

Un bon élève de la lutte contre le terrorisme

Deux messages sont à retenir des propos des diplomates européennes. Le premier : le fait d’être le meilleur élève africain dans la lutte contre le terrorisme ne semble plus suffire pour être un partenaire crédible aux yeux des Européens. La nécessaire lutte armée contre les groupes terroristes doit s’accompagner d’un processus de démocratisation et de développement pour contrer les extrémistes. Or, l’Algérie ne fait pas d’efforts dans ce sens.

Le second : le « chantage à la stabilité » souvent utilisé par le pouvoir algérien depuis le Printemps arabe semble de moins en moins fonctionner avec les partenaires étrangers, surtout lorsque cette stabilité s’apparente plus à de l’immobilisme, qui lui est porteur de vrais dangers pour l’Algérie et ses partenaires. Les Européens ne sont pas dupes : l’Algérie est assise sur un volcan, comme le montrent les émeutes et les troubles enregistrés quotidiennement dans plusieurs régions du pays. Les mécanismes d’achat de la paix sociale grâce à la rente pétrolière fonctionnent de moins en moins bien, face à l’accroissement des demandes et à la baisse des revenus.

Favoriser le statu quo

Soucieuse de ses propres intérêts d’abord, l’UE s’inquiète de la tendance qu’a l’Algérie à favoriser le statu quo au lieu d’amorcer un réel changement démocratique. Elle devient de plus en plus mal à l’aise face à l’augmentation des tensions sociales (émeutes, routes barrées, etc.) qui apparaissent partout dans le pays, et se rend compte que la dilapidation de l’argent du pétrole à coups de subventions qui n’ont que peu de sens ne font que mettre un pansement sur une carotide tranchée.

L’Union européenne a enfin surtout conscience que « l’absence de repères politiques » constitue une plateforme idéale pour l’émergence d’un islamisme radical. Les Européens semblent terrifiés à l’idée que le « désastre libyen » se reproduise en Algérie à une échelle plusieurs fois plus importante. Car à ce moment-là, ce serait leur sécurité qui serait directement en jeu.


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