Le document accablant de l’Union européenne sur la situation en Algérie

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L’Union européenne a publié, ce jeudi 27 mars, un document au vitriol sur la situation en Algérie. Cet acte diplomatique recense tous les blocages de l’Algérie et les difficultés rencontrées dans la coopération avec l’Union européenne (UE).

Les diplomates bruxellois rappellent d’abord que l’Algérie et l’UE sont liées par un accord d’association signé en 2002, qui est entré en vigueur en 2005. En décembre 2011, l’Algérie a officiellement indiqué sa volonté d’élaborer un plan d’action pour mettre en place une nouvelle politique européenne de voisinage. Ces discussions ont démarré en octobre 2012 sur la base d’une proposition de l’Union européenne. Une contre-proposition a été transmise par l’Algérie, le 30 juillet 2013, et un premier round de négociation s’est tenu à Alger le 13 octobre 2013. Mais depuis, aucun rapport d’étape n’a été élaboré en l’absence d’un plan d’action, écrivent, ce jour, les diplomates de Bruxelles dans ce mémo de l’Union européenne. Ce document dévoile la position de l’Union européenne à l’égard de l’Algérie.

Lenteur des réformes politiques

Après avoir rappelé le remaniement gouvernemental de l’an dernier, les diplomates bruxellois notent qu’en ce qui concerne « les réformes politiques lancées depuis 2012 dans divers domaines, le processus de mise en œuvre des lois fondamentales est resté lent. Certaines de ces lois – comme la loi sur les associations – ont aussi des lacunes évidentes par rapport aux normes et standards internationaux. D’importants projets de loi sur la réforme du Code pénal et sur le secteur de l’audio-visuel sont toujours pendantes », écrit l’Union européenne.

En 2013, pour les diplomates de l’Union européenne, « il n’y a eu aucun progrès visible dans la mise en œuvre des recommandations de la mission d’observation électorale de l’UE « mai 2012″ des élections législatives ». Cette semaine, l’Europe a refusé d’envoyer des observateurs à l’occasion de l’élection présidentielle du 17 avril. On comprend mieux pourquoi.

Droits de l’Homme

Bruxelles note également le mauvais comportement d’Alger en matière de respect des libertés des ONG, « qui n’ont pas possibilité de coopération internationale ». L’Union européenne note que plusieurs ONG internationales se sont plaintes aux autorités de l’Union européenne que leurs représentants ont été incapables, depuis plusieurs années, d’obtenir un visa pour entrer en Algérie, ce qui entrave leur travail de coopération avec les ONG locales ».

Concernant le volet des droits de l’Homme, « la situation générale n’a pas changé de manière significative en 2013. Il y a une perception d’un manque persistant d’indépendance judiciaire et la situation semble s’être détériorée par rapport à la liberté d’association et de réunion (y compris les obstacles pour des syndicats indépendants) ainsi que la liberté d’expression (y compris pour les blogueurs) », notent les diplomates européens.

Situation économique : ralentissement de la croissance

Sur l’analyse économique de l’Algérie, les prix des hydrocarbures ont permis d’augmenter les dépenses publiques « visant à limiter le mécontentement social dans un contexte régional instable », écrit Bruxelles et « nécessitant un prix du baril de pétrole bien au-dessus de 100 dollars pour couvrir les dépenses prévues au budget 2014 et cela pourrait créer des déséquilibres difficiles à réparer en cas de cycle prolongé de baisse des prix pétroliers », écrivent les diplomates européens.

L’Algérie occupe le 153e rang sur 189 économies selon le rapport « Doing Business 2014 » de la Banque mondiale, cité par les auteurs du document européen.

La croissance économique devrait ralentir, écrivent les experts de Bruxelles, « passant de 3,3% en 2012 à moins de 3% en 2013. L’inflation devrait se stabiliser à 5% en 2013 après avoir accéléré à 9% en 2012. Le taux de chômage en 2013 est resté à des niveaux des années précédentes à 10 %. Le déficit budgétaire continue de baisser à 1,2 % du PIB en 2013 après avoir été de 2,7% en 2012. Le solde du compte courant est positif, mais a diminué de 6 % du PIB en 2012 à 1% en 2013. Les réserves de change de l’Algérie ont augmenté à 194 milliards de dollars à la fin 2012, soit l’équivalent de 3,3 années d’ importations, note Bruxelles pour qui le pays continue d’être trop dépendant des hydrocarbures , qui s’élèvent à 35% du PIB , plus de 95% des recettes d’exportation et plus de deux tiers des recettes fiscales en 2012. Les investissements directs étrangers sont limités, surtout en raison du contexte régional et des limites à la propriété étrangère et au rapatriement des bénéfices ».

 

 

 


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