Un journaliste dénonce la censure d’un article mettant gravement en cause des ministres dans l’affaire Khalifa

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Un journaliste du quotidien El Khabar a dénoncé, ce mardi 11 novembre, sur sa page Facebook, la censure d’un article mettant gravement en cause des ministres du gouvernement Sellal.  « Il (l’article, ndlr) ne sera pas publié, on dit que ce sont les intérêts du journal », écrit Hamid Goumrassa sur sa page Facebook dans les commentaires sur l’article censuré. « Non, il ne sera pas publié, le directeur l’a retiré hier soir », ajoute-t-il en réponse à une question qui lui a été posée par un internaute.

Dans son article, posté sur son compte Facebook, le journaliste affirme que vingt personnes dont les ministres de l’Habitat Abdelmadjid Tebboune et celui l’Industrie Abdesselam Bouchouareb avaient bénéficié de sommes d’argent en devises via des MasterCard offertes par Rafik Khalifa.

Citant un document établi par le liquidateur de Khalifa Bank, Moncef Badsi, le journaliste d’El Khabar précise que Bouchouareb et Tebboune avaient retiré respectivement près de 40000 dollars et 34000 dollars avec leurs MasterCard, offertes par Khalifa, actuellement détenu dans une prison en Algérie. Il affirme également que l’ancien ministre de la Communication Hamraoui Habib Chawki était détenteur d’une MasterCard offerte par Khalifa Bank et qu’il avait retiré 514 dollars.

Contacté par TSA, le directeur de publication d’El Khabar Arezki Cherif s’explique : « Le journaliste a fait son article sur la base d’un document. Mais il s’agit d’une feuille volante qu’il attribue au liquidateur d’El Khalifa (Bank, ndlr). Il n’y a pas de signature. C’est un tract. Donc c’est un article qui peut se faire sur Facebook et pas dans un journal professionnel ! ».

Hamid Goumrassa persiste et signe : « Dans ce cas, pourquoi il a fait passer l’article en faisant certaines observations et il l’a retiré le soir. A aucun moment, il ne m’a dit que c’était une feuille volante ». Le journaliste raconte sa version des faits: « J’étais sorti du journal quand le directeur m’a rappelé en me disant  qu’il avait appelé le rédacteur en chef pour retirer le papier, et qu’il m’expliquerait (les raisons) le lendemain. Le lendemain, il m’a dit: j’ai retiré le papier pour préserver les intérêts du journal. Je lui ai dit: il s’agit d’une censure? Il m’a répondu: tu l’interprètes comme tu veux! » .


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