Des réformes contre le terrorisme

daech

Les ressortissants du Maghreb qui partent combattre dans les rangs de Daesh, sont particulièrement bien représentés. Contrairement à une idée répandue, dans un classement effectué par nos confrères de la BBC sur 10 pays (Arabie Saoudite, Turquie, Liban, France, Russie, Grande-Bretagne, Libye et Jordanie), l’Algérie serait un maigre fournisseur de soldats du Djihad. Il y aurait 3 000 Tunisiens et 1 500 Marocains.

Cela ne « signifie pas qu’il n’y en a pas » précise la vénérable institution britannique. Il semblerait que la priorité politique des groupes armés algériens, soit toujours de poursuivre le combat localement et, pour cela, il faut pouvoir continuer à recruter. Dans ce contexte, l’allégeance d’un groupuscule à l’État islamique a pour but de trouver le maximum de retentissements médiatiques.

Mutation

En 30 ans le terrorisme islamiste, sous ces différentes formes, n’a jamais réussi à renverser aucun des régimes arabes qu’il combattait. La perspective d’une nouvelle guerre contre l’Occident interventionniste, pourra-t-il fédérer ces différents mouvements sous la bannière de l’État islamique ?

Cette mutation, le site américain The soufan group, tente de l’analyser et estime que le nombre très élevé de jeunes gens du Maghreb partant combattre au Moyen orient est avant tout « une menace pour leurs pays d’origine ». Á leur retour éventuel, aguerris et motivés, ils peuvent représenter un danger et déstabiliser des États dans lesquels les « réformes souvent annoncées, n’ont jamais été appliquées ».

Tunisie : menace sur la démocratisation

C’est le cas en Tunisie où le Premier ministre vient d’annoncer l’arrestation à titre préventif de « 1 500 terroristes présumés ». Le pays sur la voie de la démocratisation est confronté au chaos libyen et à l’instabilité chronique en Égypte. Cette menace contre la transition en cours inquiète aussi Alger.

On ne peut pas dire que ces éléments soient nouveaux. Chacun se souvient des Algériens partis combattre l’armée soviétique en Afghanistan, et qui ont constitué l’ossature des futures GIA. La grande nouveauté réside dans le fait que l’État islamique dispose de moyens financiers considérables, grâce à l’argent du pétrole irakien puisqu’il contrôle 20% du territoire. Des pétrodollars qui lui permettent de payer les combattants et de s’assurer des fidélités sur le long terme.

L’EI s’est imposé comme un acteur du « grand jeu » Moyen-oriental. Le défi pour un pays comme l’Algérie semble venir de l’extérieur à présent, la Libye, la Tunisie ou le Maroc fournisseurs des soldats du djihad qui représentent, selon les sources, entre 40 et 50% du total des combattants de l’EI.

L’Algérie semble avoir réussi à marginaliser cette menace, sans l’éliminer totalement. Ne croyons pas pour autant que nous sommes à l’abri. La meilleure police d’assurance est d’engager les réformes structurelles qui garantiront un retour définitif à la paix.


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