Gouvernement Sellal : des promesses sans délais

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Les principales annonces des autorités algériennes à l’occasion de cette rentrée ont toutes ce même point commun. Elles sont souvent très ambitieuses et suscitent même l’adhésion du plus grand nombre. Mais on a souvent du mal à y croire car on se heurte au même problème : celui du calendrier. Désespérément absent de ces grandes annonces alors qu’il est tellement nécessaire pour une population frustrée d’entendre toujours plus de promesses non tenues.

Dernière en date, celle du délégué général de l’Association des banques et des établissements financiers (Abef). Abderrezak Trabelsi a annoncé, ce lundi matin, sur la Chaine III la reconduction du crédit à la consommation et l’arrivée du paiement électronique « pas dans quelques années mais dans quelques mois ». Une promesse vague qui, comme bien souvent, dans ce genre de décision, n’engage que celui qui les formule.

Le gouvernement s’est spécialisé ces dernières années dans ce type promesses vagues. Pas plus tard qu’hier, le ministre des Finances Mohamed Djellab annonçait qu’il évaluait à 200 milliards de dinars le plan de réhabilitation d’Alger, décidé par le gouvernement jeudi 11 septembre. Un montant faramineux pour une politique de grands travaux dans les ordures, le divertissement, la sécurité… Mais lors de cette annonce très médiatisée, ni le Premier ministre, ni les ministres présents, ni les autorités locales n’ont évoqué de calendrier… Doit-on s’attendre à un nouvel Alger pour 2018 ? 2030 ? Mystère.

Mohamed Djella l’a d’ailleurs reconnu lui-même à l’APS. « Le problème n’est pas lié aux ressources financières mais plutôt aux insuffisances dans la programmation des projets, dans l’élaboration des études de maturité et leur réalisation dans les délais. »

Dimanche, le spécialiste des effets d’annonce du gouvernement s’est illustré une nouvelle fois. Le ministre des Transports Amar Ghoul promettait la réouverture du secteur aérien au privé. Sans donner aucun délai. Ce ministre qui s’immisce dans la gestion des entreprises publiques a même promis des sanctions contre Air Algérie, après la série de retards et d’incidents enregistrés sur ses vols. Il avait promis des réductions de prix des billets d’Air Algérie. Et lorsqu’il était à la tête du département des Travaux publics, il promettait, sans cesse, la livraison prochaine de l’autoroute Est-ouest, mais le projet est toujours en chantier. Et comme il n’est comptable de rien, il continue de faire des promesses, même celle d’un TGV !

La programmation semble être la bête noire des autorités algériennes. Dans tous les domaines de pouvoir d’ailleurs. Le 6 septembre dernier, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) annonçait la fin du stationnement anarchique et une répression plus féroce des infractions routières pour cette rentrée. Des brigades spéciales de répression allaient même faire leur apparition à titre expérimental. Mais dix jours après, on cherche toujours la trace de l’efficacité de ces nouvelles mesures. Il n’y a qu’à se balader dans les rues du centre d’Alger pour constater l’anarchie qui règne sur les routes.

Idem pour des promesses plus anciennes. Où en est le programme de feux tricolores ? Où en est celui du fichier national des cartes grises et des permis de conduire qui permettrait pourtant de mieux identifier les délinquants routiers ? Tant de projets qui tardent désespérément à voir le jour. Et qui creusent chaque jour un peu plus le fossé entre la population et ses dirigeants.


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