Amara Benyounès s’exprime sur la Constitution, la réouverture des synagogues et le retour de l’ex-FIS

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Le boycott de l’opposition du projet de révision de la Constitution relève « plus du dogmatique que du politique », a estimé le chef du MPA, Amara Benyounès, dans un entretien publié ce lundi 1er septembre, sur le site Internet du magazine Jeune Afrique. « La partie de l’opposition que vous évoquez ne s’est pas déterminée en fonction du contenu de la proposition soumise au débat, mais par rapport à la personne d’Abdelaziz Bouteflika, dont elle conteste la légitimité pour faire avancer l’idée d’une transition (…). Le refus de certains de participer à la concertation relève plus du dogmatique que du politique », a déclaré M. Benyounès, également ministre du Commerce.

Le chef du MPA qualifie l’argument de l’opposition d’« irrecevable », car le Président a remporté les élections présidentielles avec plus de 7 millions de voix.

M. Benyounès a précisé que son parti n’a pas réclamé la dissolution de l’Assemblée populaire nationale « pour avoir plus d’élus ». « Même si notre parti disposait de 80 % de la représentation nationale, nous aurions eu la même attitude », a-t-il assuré. Le but du MPA par cette proposition est de « mettre en conformité les institutions élues avec la nouvelle Constitution et la nouvelle configuration territoriale », a-t-il affirmé.

Sur les propositions d’amendement de la Constitution, il avoue que le directeur de cabinet à la présidence, Ahmed Ouyahia, n’avait pas de projet constitutionnel « clés en main ». « Ouyahia  a surtout écouté. Ses interventions se sont limitées à des demandes d’éclaircissement sur des points précis de notre document », a-t-il relaté au sujet de sa rencontre avec le chef de cabinet de la présidence, en charge des concertations sur la révision constitutionnelle.

Benyounès est pour le maintien du Conseil de la Nation

Amara Benyounès évoque plusieurs propositions de son parti pour la révision de la  Constitution dont, « la préservation du caractère républicain et démocratique de l’État ;  l’instauration d’un régime semi-présidentiel, avec un Premier ministre, chef du gouvernement, responsable devant le Parlement, et l’officialisation de Tamazight ».

Sur ce dernier point, il affirme être réjoui « qu’il fasse aujourd’hui consensus au sein de l’ensemble de la classe politique, y compris de la majorité présidentielle ». Sur l’officialisation de cette langue, il pense qu’il ne faut pas « attendre qu’une langue dispose de tous les moyens pour qu’elle devienne officielle. Je suis de ceux qui pensent que c’est en devenant officielle que tamazight aura tous les moyens ».

Pas de retour de l’ex-FIS

Le SG du MPA écarte tout retour du Front islamique du salut (FIS) sur la scène politique. Selon lui, la charte pour la réconciliation nationale dispose de deux points : « Le premier est qu’elle reconnaît explicitement le rôle et la responsabilité du FIS dans la tragédie nationale. Le second est l’interdiction faite à tous les dirigeants du FIS d’exercer quelque fonction politique que ce soit ».  Il ajoute que « le président Bouteflika, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal et le directeur de cabinet du chef de l’État, Ahmed Ouyahia, l’ont clairement affirmé : le retour du FIS n’est pas à l’ordre du jour ».

Benyounès en faveur de la réouverture des synagogues

Amara Benyounès soutient les positions du ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, concernant la réouverture de lieux de culte judaïques et chrétiens. « Les déclarations de Mohamed Aïssa sont conformes à la Constitution de ce pays. Il est ministre des Affaires religieuses et non des Affaires islamiques. La loi respecte la liberté de conscience et de culte », a-t-il soutenu.


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