Le FLN demande l’officialisation de tamazight dans la nouvelle Constitution

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INFO TSA. Pour la première fois depuis l’indépendance, le FLN joint sa voix aux partis qui revendiquent l’officialisation de tamazight. La proposition est contenue dans le document contenant ses propositions sur la révision constitutionnelle remis ce jeudi 26 juin par son secrétaire général Amar Saâdani à Ahmed Ouyahia, et dont TSA détient une copie.

Dans ce document de 34 pages, l’ex-parti unique propose d’amender l’article 3 bis de la Constitution comme suit : « Tamazigh, qui est également langue nationale et officielle, constitue avec la langue arabe, le patrimoine culturel et linguistique de tous les Algériens ».

Le FLN propose d’inscrire tamzaghit dans la Constitution comme langue officielle, puis de procéder par étapes pour permettre à cette langue de jouer pleinement son rôle. « L’Etat œuvre à la promotion de tamazigh et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national pour qu’elle puisse, à termes, pleinement remplir son statut de langue officielle », explique l’ex-parti unique dans son document.

Une vision opposée à celle du Premier ministre. Le 5 juin dernier, Abdelmalek Sellal avait déclaré que l’officialisation de tamazight était impossible actuellement pour des raisons « techniques ».

Pour convaincre de la nécessité de faire de tamazight une langue officielle, le FLN donne ses arguments dans l’exposé des motifs. « Hisser la langue tamazight au statut de langue officielle est une façon symbolique pour tout le peuple algérien de s’approprier constitutionnellement et avec une légitime fierté l’intégralité de son lointain passé, de sa culture ancestrale et de sa lointaine histoire… ».

Pour le FLN, « s’enorgueillir d’avoir deux langues officielles et non une seule enrichit le peuple et ne le divise pas ». Il poursuit en assurant que la langue tamazight « n’a pas vocation à concurrencer la langue arabe qui reste la véritable langue de travail en Algérie au double plan national et international ».

Pour tenter de rassurer les opposants à cette officialisation, l’ex-parti unique ajoute que « ce qui est recherché, ce n’est pas l’utopie d’utiliser immédiatement tamazight comme langue de travail au sein des institutions de l’Etat ou en diplomatie, mais le symbole de la voir figurer éventuellement sur les prochains billets de banque ou sur la devanture des administrations publiques, en attendant d’autres formes d’officialisation ».


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