Rachid Makhloufi (ancien entraîneur des Verts) : « Démontrer aux Allemands que notre football est plus sérieux que le leur »

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Rachid Mekhloufi est l’un des plus grands footballeurs algériens, membre de l’équipe du FLN, plusieurs fois International algérien. Il est l’un des artisans de la participation algérienne du Mondial 1982, comme entraîneur, avec Khalef Mahieddine 

L’Algérie affrontera ce soir l’Allemagne. Un commentaire ?

Je pense que le match de ce soir est une bonne occasion pour notre jeunesse de démontrer à ces Allemands qui ont triché en 1982, que notre football est plus sérieux que le leur. Je pense que c’est également une bonne motivation car en 1982, Allemands et Autrichiens s’étaient mis d’accord pour que l’Algérie ne passe pas.

Les Verts ont réussi pour la première fois à  passer au second tour, c’est déjà un exploit…

C’est une victoire d’être au second tour même si la seule chose qui me gêne est que j’aurai aimé que l’équipe soit composée de joueurs formés en Algérie par nos entraîneurs. Néanmoins, ce sont des Algériens qui ont été formés en France qui défendent leur pays.

L’Allemagne est l’une des favorites au titre, la tâche ne sera pas facile pour nos joueurs. N’est-ce pas ?

En football, il ne faut pas trop s’amuser à penser de la sorte. Ils disent que l’Allemagne est l’une des équipes favorites, mais elle doit d’abord éliminer l’Algérie ensuite, il y aura les quarts de finale etc.

Il y a toute une procédure avant d’arriver en finale. Je pense que les gens qui parlent comme ça ne sont pas connaisseurs du football. On a très bien vu le match de la Hollande face au Mexique qui s’est joué lors des deux dernières minutes. Les Hollandais étaient quasiment éliminés et c’est ça le charme du football.

Pensez-vous que l’Équipe nationale puisse réitérer l’exploit de 1982 ?

Je pense que c’est possible si nos joueurs y croient et s’ils ne sont  pas complexés. Le football n’est pas de la mathématique. Je crois qu’ils peuvent réussir. Il faut de la motivation et du courage et je crois qu’ils l’ont. La seule chose qui peut les motiver est de se rappeler de ce qui s’est passé, il y a 32 ans.

Quelle tactique doit être adoptée lors de ce match ?

L’entraîneur prépare son équipe avant d’envoyer les joueurs sur le terrain. Par la suite, il n’est plus maître de la situation. Ce sont les joueurs qui doivent faire le nécessaire, c’est uniquement eux qui peuvent faire le jeu, la tactique, marquer des buts, défendre. Ce n’est ni l’entraîneur, ni personne d’autre. Hier, les Mexicains ont tenu jusqu’aux deux dernières minutes, mais les Hollandais sont
revenus. Je suis personnellement contre cette histoire de tactique, je pense qu’il faut seulement motiver les joueurs pour qu’ils soient de purs professionnels. Aucun match n’est gagné d’avance. C’est le charme du football.

Comment avez-vous trouvé le rendement des Verts lors des trois premiers matchs de ce Mondial ?

Honnêtement je n’ai pas vu les deux derniers matchs, en vieillissant on devient très sensible et j’ai peur que mon cœur s’arrête. J’ai vu le match face à la Belgique. Normalement, on aurait dû faire la fête déjà en première mi-temps, car les Belges étaient absolument à plat, fatigués, affolés. C’était donc une opportunité extraordinaire de gagner. Après, j’ai eu peur pour les deux autres matchs, mais il y a eu une amélioration et l’équipe a réussi à passer en huitième de finale.


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