Construire pour durer

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L’abnégation, le courage et la rigueur des Fennecs n’ont pas suffi face aux talentueux joueurs belges.

La défaite vs l’erreur

Longtemps, l’équipe d’Algérie a tenu la dragée haute aux incursions des Diables rouges. Longtemps, on a cru au classique outsider qui fait la surprise. Toutefois, il ne faut pas dramatiser excessivement cette défaite, la déception est légitime. Il faut se concentrer sur le match suivant, intégrer l’idée que dans le sport la défaite est un élément de la compétition. Il y a une manière d’apprendre à perdre. Nous le savons tous, nous avons tous vécu des échecs. Le plus important est de comprendre les raisons de l’échec pour éviter de renouveler les erreurs. Se connaître, c’est progresser, quel que soit le domaine d’activité humaine, le sport ne fait pas exception. Il appartient au sélectionneur Vahid Halilhodžić d’analyser avec son staff cette défaite.

Contre-pied

Il n’y a pas de honte dans la défaite, d’autant qu’ici les Fennecs ont été à la hauteur de l’enjeu, il faut balayer cette idée une fois pour toutes.  La culture de la victoire découle de la défaite. Régularité, rigueur, constance, stabilité, rationalité. Ce ne sont pas seulement des synonymes, ce sont les arguments autour desquels le sport algérien doit se construire. Cela découle d’une volonté politique, si l’on veut que l’Algérie soit présente régulièrement dans les grands rendez-vous internationaux.  Prendre à contre-pied les hystéries passagères et les déceptions collectives, pour entrer définitivement dans l’ère moderne et surmonter nos mauvais démons.

La globalisation

L’Algérie n’est pas un pays isolé ou protégé des grands mouvements du monde. La globalisation fait son œuvre aussi dans notre région. Le football en est une caricature. Mais il ne peut pas être au service exclusif de l’État, le peuple a son mot à dire. Dans ce domaine aussi, la bonne gestion et la bonne administration sont une exigence et non un aspect accessoire.

Chaque grande équipe nationale imprime sa marque et ses traditions spécifiques. L’Algérie doit trouver son identité et s’y tenir. Il ne s’agit pas de technique ou de tactique, cela raconte aussi les valeurs générales et collectives d’un peuple. Ce que l’on appelle le jeu à la brésilienne : l’art de l’esquive n’est rien d’autre que la métaphore d’une société où il faut apprendre, très tôt, à s’en sortir avec dissimulation et élégance.

Les Fennecs n’ont qu’un regret à avoir : ne pas avoir pu plier, sans rompre. On retrouve bien le caractère spécifique de l’Algérien, pas de compromis avec la générosité. Est-ce un défaut ?

 


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