Entretien avec Laïd Benamor, candidat à la présidence de la Caci : « Je veux remobiliser les opérateurs économiques »

benamor

Laïd Benamor est le P-DG du groupe Benamor, leader dans la production
de pâtes alimentaires et de conserves de tomate. Il est candidat à la présidence de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci). Dans cet entretien, il détaille son projet pour la Caci dont il veut faire un intermédiaire incontournable entre les opérateurs économiques et les pouvoirs publics.

Pourquoi êtes-vous candidat à la présidence de la Caci ?

Les raisons qui me motivent à me porter candidat sont claires et mes objectifs le sont autant.  Je veux faire de la Chambre du commerce et de l’industrie une institution forte à l’écoute des préoccupations des opérateurs économiques et aussi la repositionner comme une vraie force de proposition dans toutes les prises de décision qui concernent notre environnement économique. Ceci à travers la création d’une dynamique de concertation, de consultation et de dialogue entre tous les opérateurs sans exclusion aucune, qu’ils soient d’Illizi, de Sétif, de Mascara ou Ghardaïa. La Chambre nationale de commerce est l’espace qui doit désormais nous réunir et qui appartient à tous les opérateurs économiques.  Ma détermination est grande : « agir pour ne plus subir ». Nous mobiliser pour faire face aux exigences de la  dynamique de développement que connaît notre pays.

Quel est votre projet pour la Caci ?

En faire une véritable force de proposition pour renforcer sa crédibilité et son efficacité en se projetant vers l’avenir, bien sûr avec l’adhésion de tous. J’ai élaboré une feuille de route, à laquelle vous pouvez avoir accès, et qui détermine avec précision les actions que j’envisage d’entreprendre durant mon mandat, bien entendu, si je suis élu.  Je porte un projet ambitieux mais tout en étant réaliste. Je ne prétends pas pouvoir tout changer du jour au lendemain ni révolutionner la sphère économique. Mais il est certain que je ferai de mon mieux et c’est l’engagement que je prends avec obligation de résultat et un bilan d’étapes que j’élaborerai et qui sera rendu public en toute transparence.

Comment allez-vous procéder pour en faire une force de proposition ?

Si j’arrive à faire adhérer, impliquer et fédérer les opérateurs autour de la démarche que je compte entreprendre, j’aurai gagné la moitié de mon pari. L’obstacle majeur aujourd’hui réside clairement dans la démobilisation des opérateurs. C’est l’obstacle de taille qu’il faudra éliminer. Je veux les remobiliser. Le reste viendra graduellement, ma feuille de route en trace les grandes actions et la démarche à suivre.

Vous prônez la redynamisation des chambres de commerce. Comment y parvenir ?

Nous procéderons par étapes. La première serait de faire adhérer les opérateurs à la démarche que je compte entreprendre. Je ne veux pas agir seul, mais avec l’ensemble des opérateurs. Il est primordial de retrouver la confiance perdue en cette institution en rassemblant les opérateurs autour du projet que j’ambitionne de réaliser durant mon mandat si, toutefois, je suis élu. La seconde étape serait de repositionner la CACI en tant qu’intermédiaire incontournable entre les opérateurs économiques et les pouvoirs publics, en lui redonnant toute sa crédibilité pour consolider à terme, ses acquis en tant que force de proposition.

L’aspect organisationnel de la CACI est aussi un élément important qui intégrera notre plan d’action. La troisième étape consistera à développer la communication au sein de la Caci à travers la mise en place d’une plateforme de communication qui permettrait l’échange de l’information de manière efficace ; la mise en place d’un réseau Intranet reliant toutes les Chambres à travers l’ensemble du territoire national, pour rapprocher et informer toutes les Chambres sur toutes les activités de la Caci. La création d’une base de données fiable sur l’économie algérienne. La décentralisation des débats au niveau local est aussi une préoccupation majeure à laquelle il faudra répondre en impliquant tous les opérateurs mais aussi et surtout  les jeunes. La redynamisation des Chambres se fera également par le biais du rapprochement de la Caci du législateur donc de l’autorité qui légifère les lois.

Quel est l’état des chambres de commerce ?

Je ne veux pas porter un quelconque jugement. Il y a certainement des acquis qu’il faudra consolider et des axes d’amélioration qui s’imposent. En l’occurrence, personne ne peut nier aujourd’hui que ces institutions ont fortement besoin de réinstaurer le sentiment d’appartenance et la confiance perdue auprès des opérateurs et de construire leurs images en tant qu’institutions crédibles et attractives.

Pourquoi ces chambres ne jouent-elles pas leur rôle ?

En tout cas, pas comme elles devraient le faire et ce pour de multiples raisons. C’est d’ailleurs à l’image de bien d’autres institutions. Force est de reconnaître qu’il y a une réelle crise de confiance, l’absence de dialogue et de concertation. Tout cela a contribué à la démobilisation des adhérents.

Pourquoi ces chambres ne s’impliquent-elles pas dans le débat économique ?

La démobilisation des adhérents y est pour beaucoup. Une situation qui, hélas, dure et qui a graduellement  réduit les chambres de commerce à de simples coquilles vides alors quelles pourraient être de vraies forces de proposition et une interface des pouvoirs publics.

Est-ce qu’il ne s’agit pas de faire de la Caci un contre-poids aux organisations patronales ?

Pas du tout. Pour la simple raison que les organisations patronales sont dûment représentées dans l’organigramme des chambres de commerce. On ne voudrait en aucun cas entrer en dualité avec aucune d’entre elles. Bien au contraire, mon souhait et de travailler ensemble puisque notre combat est le même. Il se résume à défendre l’intérêt de l’entreprise et contribuer à l’amélioration de l’environnement économique en Algérie

Le commerce est dominé par l’informel. Comment y remédier ?

C’est une question complexe et qui nécessite l’implication de tous. La Caci pourrait organiser, entre autres, des journées sur le sujet en associant l’ensemble des parties concernées par ce fléau qui parasite et fragilise notre économie. Les recommandations qui en découleraient seront soumises aux pouvoirs publics.


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