Devant les opérateurs français, Bouchouareb promet un assouplissement de la règle 49/51

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Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a tenu, ce lundi 9 juin, à Alger, un discours  rassurant devant le ministre français des Affaires étrangères et les opérateurs venus l’accompagner concernant la règle du 51/49 %. « Cette mesure transitoire, prise dans un contexte de fragilité face à une crise mondiale aiguë, visait plus à protéger nos ressources financières qu’à assurer un contrôle sur les sociétés créées en partenariat », a-t-il affirmé dans un discours prononcé à l’ouverture d’une rencontre économique entre les deux délégations algérienne et française à la résidence d’État ‘El Mithak’. « Nous continuons à encourager la création de sociétés communes sur le principe d’octroi du management au partenariat étranger », a-t-il ajouté.

Dans un point de presse organisé à la fin de la rencontre, M. Bouchouareb revient sur le sujet pour insister  encore sur le fait qu’il n’y a aucune « volonté d’avoir une emprise sur le management des entreprises puisque ces entreprises ont toutes bénéficié d’un management étranger et les meilleures opérations faites jusqu’à maintenant, se sont faites avec ce processus. « J’ai dit transitoire. Quand les causes qui ont amené la mise en place de ce dispositif seront leveés, rien ne nous empêche d’aller avec plus de souplesse, libérer ce qui doit être libéré, aller plus en avant avec nos partenaires », a-t-il souligné en précisant que la question n’a pas été abordée entre les deux parties.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a précisé, au sujet de la règle 49/51, qu’il s’agit d’une décision du gouvernement algérien. « C’est le gouvernement algérien qui décide des règles qui doivent s’appliquer sur son territoire et c’est au partenaire de s’adapter », a-t-il dit avant d’ajouter : « Le fait que d’ores et déjà nous avons beaucoup de partenariats montre que nous pouvons très bien travailler avec ça. En même temps, j’en ai parlé avec le PM d’une certaine souplesse, c’est aux autorités algériennes de définir ».

Adoptée en 2009, la règle 49/51, oblige les intérêts algériens à être majoritaires dans tout projet d’investissement impliquant des étrangers.

Laurent Fabius, présent à cette rencontre, a qualifié « d’exceptionnel » le partenariat franco-algérien. « Les relations économiques entre l’Algérie et la France sont très bonnes. Nous avons, au cours de ces derniers mois, une série de projets qui concrètement vont sortir, à l’heure dite », a-t-il indiqué en citant notamment le projet de l’usine de Renault. « Ce qui caractérise le partenariat économique étroit, c’est que nous Français, on ne considère pas l’Algérie simplement comme un marché mais c’est un partenaire d’égal à égal », a-t-il poursuivit en réaffirmant que la disponibilité de la France à
aller avec l’Algérie pour « conquérir des marchés tiers ». C’est le fameux principe de la colocalisation initiée par le ministre français de l’Économie, Arnaud Montebourg, et qui a permis déjà à Cévital de racheter deux entreprises françaises Oxxo et FagorBrandt.

Laurent Fabius a souligné la volonté de la France « d’étendre le champ d’opérations économiques à des domaines » où elle n’était pas présente, dont celui du logement, du tourisme et de l’agroalimentaire.


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