La dissolution de l’APN, le sujet qui fâche les députés du FLN

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Le débat sur la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN) s’est invité au niveau de la chambre basse et suscité une grande polémique entre les députés du Parti des travailleurs (PT) et ceux du Front de libération nationale (FLN).

Tout a commencé lundi soir lorsque Nadia Chouiter, députée du parti de Louiza Hanoune, a pris la parole pour commenter  le plan d’action du gouvernement et rappelé l’une des revendications politiques de son parti, à savoir la dissolution de l’Assemblée populaire nationale. « Dans la vision du PT, l’APN doit être dissoute dans le cadre des réformes politiques engagées par les pouvoirs publics », déclare-t-elle. Cette position n’a pas été du goût des députés du FLN. Leur réaction a été de taper sur les pupitres pour chahuter  l’intervention de la députée. Un élu d’Ennahda qui filmait la scène n’a pas échappé à la colère des députés du FLN. L’un d’entre eux a enlevé sa veste et s’est dirigé vers lui pour lui ordonner d’éteindre sa caméra. La scène s’est déroulée en présence des ministres qui ont refusé de  faire des commentaires : « C’est une affaire entre les députés », a martelé Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, dans les coulisses de l’APN.

Larbi Ould Khelifa qui a assisté à cette altercation verbale entre les députés est revenu ce mardi 3 juin sur  cette question. Ce dernier a qualifié la réaction des députés « d’immorale », sans préciser  quelle formation il visait. « Ces agissements ne sont pas à la hauteur des députés », a-t-il ajouté. Mais, le président de l’APN ne s’arrête pas là. Il lance une mise au point qui prend la forme d’un reproche et d’un rappel à l’ordre aux députés du PT : « le sujet abordé par la députée et qui était à l’origine du problème n’est pas inscrit dans le plan d’action du gouvernement » précise-t-il. En d’autres termes, Ould Khelifa reproche à  Nadia Chouiter d’avoir évoqué la dissolution de l’APN sous prétexte que ce volet  n’est pas  dans le document présenté dimanche 1er juin par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aux députés.

Rencontrée en marge de la plénière, Nadia Chouiter tire sur Ould Khelifa : « Le président de l’APN a interpellé les députés du PT au lieu de calmer ceux du FLN. Ces derniers défendent une vision étroite de la politique » lance-t-elle à la presse. Selon elle, le président de l’APN doit assumer l’entière responsabilité de cette affaire : « Le président de l’APN doit garantir le respect mutuel et le droit du député d’intervenir, ce qui n’était pas le cas hier ». Pis « la télévision qui a retransmis le débat en différé a censuré mon intervention et là aussi c’est Ould Khelifa qui en est responsable », veut-elle croire.

Du côté du FLN, on estime que la députée du PT a dépassé « toutes les limites politiques ». « De quel droit, un parti qui n’a obtenu que 1 % du suffrage lors de l’élection présidentielle veut-il imposer la dissolution de l’APN », déclare à TSA Salima Othmani, vice-présidente de l’APN, représentant le FLN. « Le FLN a la majorité, il ne peut accepter d’être agressé par une minorité », conclut-elle.

 


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