Entretien avec le président du FCE Réda Hamiani : « le nouveau gouvernement sera jugé sur le terrain »

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Quel  bilan faites-vous de l’action de l’ancien gouvernement ?

C’est une question complexe. Il y a eu de bonnes intentions, des visions partagées mais un manque de résultats concrets. Et cela concerne par exemple l’informel ou le volume des importations. On sent une timide reprise industrielle, mais on ne voit toujours pas de résultats des grandes actions qui sont à envisager pour donner du souffle à notre appareil économique. Nous sommes toujours sous l’emprise d’une économie pétrolière et avec un informel qui est plus au moins combattu ou intégré. On attend une rupture plus importante ou un souffle plus soutenu, car on bute toujours sur un environnement des affaires qui reste à parfaire et une administration qui met sous embargo notre économie. Le bilan est donc contrasté. On a d’un côté des déclarations de principe, un consensus entre les politiques, les patrons et le syndicat, mais il faudrait d’un autre côté que ça soit plus incisif en termes de résultats observables sur le terrain.

Qu’en est-il du nouveau gouvernement ?

Notre nouveau gouvernement est exemplaire parce qu’il a introduit sept femmes dans l’équipe. C’est une bonne chose qui exprime une nouvelle vision et une tendance vers la parité. Je pense que ces ministres auront, toutes, à cœur d’exécuter un programme avec beaucoup de volontarisme et un savoir-faire. Ceci dit, le plus important est que l’équipe soit toujours dirigée par M. Sellal avec qui on a pris un certain nombre d’engagements. On pense notamment à l’instruction du 7 août 2013 relative à la relance des investissements et l’amélioration de l’environnement des affaires ou à l’importation de matériel d’occasion et de chaînes rénovées. On a un consensus d’ensemble sur les contenus des actions à entreprendre et on attend les mises en œuvre sur le terrain. Et on ne le répétera jamais assez : c’est la partie la plus difficile !

De nouveaux responsables ont été désignés à la tête des départements ministériels des Finances, de l’Industrie et du Commerce…

C’est le triangle d’or (pour le patronat) : l’industrie, le commerce et les finances. Les titulaires de ces portefeuilles ne sont pas nouveaux. Ce sont des connaisseurs  du monde économique. Nous sommes à l’aise. Lors de l’examen des différents dossiers qui vont les concerner, on n’aura pas de peine à les convaincre sur le bien-fondé des mesures que le patronat aura à proposer. Notre ministre des Finances (Djellab) vient du secteur de la banque et il a déjà été ministre délégué aux Finances. Nous avons déjà connu Bouchouareb à l’Industrie en 1995. Il a une connaissance du monde industriel et c’est un personnage qui a une très grande proximité avec les milieux des affaires. D’ailleurs, l’industrie est peut-être la partie qu’il est urgent de reprendre pour contrecarrer et diminuer l’emprise des importations. Quant à Amara Benyounes, il n’est plus à présenter par rapport à son dynamisme et sa connaissance des questions économiques et commerciales. Ceci  dit, c’est sur le terrain qu’on va les juger.

Est-ce normal de changer de ministre de l’Industrie trois fois en une année dans un contexte de relance du secteur ?

C’est un portefeuille très sensible qui exige des actions en profondeur devant être inscrites dans la continuité. Une politique dont l’objectif est d’obtenir des résultats, au moins sur le moyen terme, incite à ce qu’il y ait à la base une continuité dans l’exécution d’un programme. Mais je pense qu’il y a une ligne directrice commune qui va être exécutée quel que soit le titulaire du portefeuille. C’est qu’il y a un programme présidentiel et une mise en forme par le Premier ministre. Le ministre de l’Industrie assure la réalisation effective de ces programmes.

Est-ce que les craintes des entrepreneurs persistent ?

Une bonne majorité de nos entrepreneurs se sont exprimés sur ce sujet. Il y a eu une période d’attentisme. Aujourd’hui, on a une reprise qui se confirme. Le baromètre du Forum, qui sera rendu public dans deux ou trois jours, repart dans une zone positive. La reprise n’est pas extraordinaire mais elle est significative.


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