Sellal, l’insubmersible acteur du statu quo

finale

Abdelamalek Sellal revient au Palais du gouvernement peu de temps après l’avoir quitté temporairement pour diriger la campagne du Président-candidat. Tout le microcosme algérois, à commencer par ses ennemis à l’intérieur du système, le donnait partant et fini à la veille des élections. C’était l’époque où Abdelamelk Sellal devait s’excuser de ses sorties qui affolaient les réseaux sociaux et enflammaient Batna et Khenchela. Ses propos sur les Chaouis devaient l’avoir irrémédiablement condamné, pensaient certains. Et pourtant, Abdelamalek Sellal est toujours là. Bon pied bon œil et à la barre du gouvernement. Et pour cause, Sellal est d’abord pour le président Bouteflika un choix confortable.

À la fois fort en gueule et au parler populaire, Abdelamelk Sellal est un Premier ministre de consensus qui n’est en rien un combattant du renouveau. Il est bien plus l’homme chargé d’administrer les affaires courantes depuis sa première nomination. Dès qu’il a paru vouloir s’éloigner de la terne feuille de route imposée par le résident d’El Mouradia, Sellal est revenu dans les clous pour gérer la rente économique et le statu quo politique.

Mais cette fois, Sellal ne sera pas vraiment seul à gérer les contradictions d’un système finissant. Il doit notamment composer avec la présence de Ouyahia à la présidence, autant dire qu’il risque d’être un Premier ministre affaibli prenant le risque permanent d’être court-circuité sur de nombreux dossiers. Déjà que par le passé, son autorité était régulièrement contestée par des ministres qui préfèrent rendre compte directement à l’entourage du Président ou au DRS, selon les cas.

La solution pour Abdelamelek Sellal serait d’avoir un gouvernement à sa main et de choisir lui-même ses ministres. Mais ne rêvons pas. L’homme n’a pas le poids nécessaire pour imposer ses choix au Président et au système. Il est pourtant de notoriété publique que le Premier ministre est mécontent de nombre de ses ministres. Mais autant à l’Éducation nationale qu’à la Culture, à la Communication ou aux Ressources en eau, assurément Sellal aimerait avoir d’autres titulaires, mais a-t-il la possibilité de les faire partir du gouvernement ? La réponse est clairement non.

En réalité, en maintenant le Premier ministre à son poste, c’est le pari du statu quo qui est clairement affiché. Rien ne permet de penser que cet homme sera en effet celui qui effectuera les mutations et révolutions dont l’Algérie a besoin.

Plus encore, sans autorité sur la plupart des membres de son cabinet, il est surtout une facile courroie de transmission pour le Président et ne montre rien de ses projets et de ses plans. Comme une manière d’endormir ses adversaires sans faire de vague ni réellement laisser son empreinte.

 


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici