Présidentielle : une élection symbole du gaspillage de l’argent public

La démocratie est une fête partout dans le monde. Sauf en Algérie. Partout dans le monde, les jours d’élection sont fériés pour permettre aux électeurs de remplir leur devoir, parfois en famille pour, petit à petit, éduquer les enfants à l’exercice de la souveraineté populaire. Partout, sauf en Algérie qui bien entendu ne saurait faire comme les autres démocraties. Si tant est que l’Algérie soit effectivement une démocratie comme les autres.

Demain jeudi, auront donc lieu les élections présidentielles et rien n’est prévu pour les électeurs en cette journée pourtant particulière. Historiquement, les élections avaient lieu en Algérie le jeudi car c’était le premier jour du week-end mais, depuis 2007 et le changement de la fin de semaine, ce sont à présent vendredi et samedi qui sont chômés. Toute la société s’est donc adaptée mais le gouvernement n’a pas dû s’en rendre compte puisqu’il a, malgré tout, maintenu le jour de l’élection au jeudi.

Voilà un nouvel exemple d’illustration du gaspillage de l’argent public. On va ce jour-là se permettre de fermer les écoles et laisser les salariés d’entreprises publiques et privées s’absenter pour aller voter ou faire semblant d’accomplir leur devoir électoral, quand la logique eut voulu qu’on organisât le scrutin un jour réellement férié. En réalité, ce que nous dit cette bizarrerie politico-administrative c’est bien le peu d’intérêt que revêt cette élection aux yeux même de ses organisateurs.

Ce coup porté à l’économie le jour du vote vient s’ajouter aux sommes faramineuses dépensées par l’administration et les candidats, tout au long d’une campagne électorale ennuyeuse, pour une élection jouée d’avance en faveur du Président-candidat. Ces sommes d’argent – plusieurs dizaines de milliards de dinars – auraient pu servir à améliorer le difficile quotidien des Algériens. Mais, grâce à l’argent du pétrole, l’Algérie a les moyens de ses folies. Et la mascarade électorale a un prix, surtout quand il s’agit de sacrer un président invisible.

 


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici