Le président de la Commission nationale indépendante pour la surveillance des élections présidentielles (Cnisel), Fateh Boutebik, a donné, ce dimanche 4 mai, un aperçu de son rapport final sur le déroulement du scrutin.
M. Boutebik, qui a rencontré, aujourd’hui à Alger, les responsables des commissions des wilayas de son instance, a rappelé d’abord que la Cnisel n’a « ni la possibilité, ni l’intention, encore moins la vocation, de débattre ou de remettre en cause les résultats des présidentielles décrétés par le Conseil constitutionnel ».
Le rôle de la Commission, a-t-il estimé dans une allocution prononcée pour l’occasion, était de suivre l’opération électorale, avant, pendant et après le scrutin. « Nous sommes là pour veiller à l’application, par l’administration, des conditions réglementaires fixées par les lois concernant l’organisation du scrutin », a-t-il expliqué.
Le rapport final, a-t-il dit, pourrait servir « de plateforme à même d’amorcer le débat sur les réformes politiques et juridiques nécessaires pour améliorer l’opération du vote ».
Tour à tour, les présidents des Commissions au niveau des wilayas ont pris la parole pour revenir sur le déroulement du scrutin. Première observation : aucun des 48 représentants n’a évoqué la fraude. Ceux qui ont osé des critiques se sont contentés « de signaler quelques dépassements » ou évoquer « des indices de fraude ».
Par contre, les comptes-rendus de la Cnisel révèlent, encore une fois, les limites de cette Commission qui demeure sans intérêt dans l’opération de vote. Le représentant de la wilaya de Laghouat avoue que « la Cnisel est vidée de ses substances et n’a aucune prérogative ». Les surveillants dans cette wilaya ont été empêchés « d’utiliser les caméras et les appareils photo », alors qu’aucun texte de loi ne l’interdit. À Batna, des pressions auraient été exercées sur les membres de la Cnisel par les élus locaux, « dont certains n’ont pas quitté les bureaux de vote ».
Le manque de surveillants est constaté dans plusieurs wilayas. À cela s’ajoute le recours de partisans de certains candidats « au marchandage » le 17 avril.
« Des surveillants ont été payés pour quitter leur poste et rentrer chez-eux », selon les représentants de Batna. Certains rapports, lus aujourd’hui, sont revenus sur le climat tendu qui a prévalu le 17 avril, notamment à Bejaia et à Bouira. Mais ces incidents n’ont pas affecté en général « le déroulement du scrutin ».
Le représentant de Ghardaïa a insisté sur « le rôle négatif joué par certains médias durant ces élections ».
Le rapport de la Cnisel sur la présidentielle du 17 avril sera remis au président de la République vers la fin du mois de mai.