Grève dans les lycées : les examens boycottés, des grévistes donnent des cours particuliers

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Les enseignants de l’enseignement secondaire ont entamé ce dimanche 1er mars leur troisième semaine consécutive de grève. La Coordination nationale des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) a décidé de boycotter les examens du deuxième trimestre qui ont commencé aujourd’hui. «Le syndicat est en grève. Les enseignants sont en dehors de leurs classes, donc les examens n’auront pas lieu», affirme Messaoud Boudiba, chargé de communication de ce syndicat.

60 heures de cours perdus

La grève enclenchée par le Cnapest a fait perdre aux élèves pas moins de 60 heures de cours. Un volume horaire conséquent dont la récupération est difficile, selon M. Boudiba qui précise que « plus le volume horaire perdu est important, plus la récupération devient une tâche très difficile».

Boudiba ajoute que le Cnapest « ne sera pas responsable » d’une éventuelle année blanche et que la tutelle est « la seule responsable. »

« Les représentants du ministère poursuivent toujours leur politique de fuite en avant. Ils ne veulent pas résoudre les problèmes du secteur, en répondant favorablement aux doléances des travailleurs de l’éducation», estime M. Boudiba.

Les grévistes donnent des cours particuliers

Les élèves qui passeront cette année le baccalauréat sont particulièrement inquiets. « Il ne reste pas beaucoup de temps pour le baccalauréat et nous sommes bloqués par des enseignants qui ne cherchent que l’argent », dénonce un élève en classe de terminale. Les parents aussi sont inquiets. « Mon fils va chaque jour au lycée et sur place on lui demande de rentrer chez lui. Il passe la journée à tourner en rond à la maison. Le Bac approche. Franchement on est perdu », dit une maman.

De nombreux enseignants profitent de la grève pour donner des cours particuliers aux élèves. «Je prends des cours particuliers chez mes enseignants du lycée qui sont en grève », affirme l’élève en classe de terminale. La grève ne fait pas l’unanimité par les enseignants. Messaoud Boudiba dénonce cette pratique. « C’est un acte dont nous ne sommes pas responsables », a-t-il expliqué. Le porte-parole de Cnapest dénonce : « l’enseignants gréviste n’a pas le droit de tirer profit de la grève», a-t-il dit.

Anissa, jeune enseignante dans un CEM à Alger, se dit choquée : « L’enseignant est devenu commerçant. Il vend l’avenir de toute une génération rien que pour l’argent ». « Je ne dirais pas que notre situation est confortable, mais il ne faut pas non plus exagérer. Pourquoi faire grève ? Que veulent-ils ? Je suis enseignante et je n’arrive pas à les comprendre », ajoute-t-elle.


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