France – Maroc : une année de crise diplomatique, la droite française au secours de Rabat

Maroc-France 1

Il y a de l’eau dans le gaz entre le Maroc et la France. Les relations historiquement chaleureuses qui lient les deux pays s’effritent et les évènements de ces dernières semaines n’inversent pas la donne.

La visite de Fabius ajournée ?

Alors que le jeudi 15 janvier, Laurent Fabius annonçait une visite prochaine au Maroc, celle-ci semble être ajournée. A la question de savoir si cette visite était tout bonnement annulée, le porte-parole du Quai d’Orsay répondait laconiquement hier lundi : « Nous continuons à travailler avec les autorités marocaines au projet de visite de M. Laurent Fabius au Maroc ».

Le ministère français des Affaires étrangères confirme, néanmoins, la présence de Salaheddine Mezouar à Paris vendredi prochain. Une visite avec un objectif clair et assumé : « faire le point sur la coopération » entre les deux pays et accessoirement réchauffer les relations. Pour sa part, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération a annoncé vouloir « surmonter définitivement et durablement tous les obstacles qui pourraient entraver la pleine coopération entre les deux pays » selon les déclarations rapportées par Maghreb Arabe Presse (MAP).

Plusieurs obstacles à la reprise d’une relation normale entre deux pays « amis »

Des obstacles, ce n’est pas ce qui manque depuis près d’un an. Tout commence en février 2014 quand plusieurs plaintes sont déposées en France, à l’encontre de hauts-responsables marocains dont Abdellatif Hammouchi, patron de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Une démarche peu appréciée par les autorités marocaines.

Présent à Paris pour soutenir la France suite aux attentats du 7 janvier, le chef de la diplomatie marocaine n’avait finalement pas participé à la marche républicaine qui s’en est suivie. Une absence remarquée et qui doit sa raison à la « présence de caricatures blasphématoires » dans le défilé, était-il expliqué dans un communiqué.

Ce refus, avait en tout cas, suscité l’intérêt des médias français, certains y voyaient même une manière de prolonger le climat glacial entre les deux pays. Une semaine plus tard, c’est la garde des Sceaux française qui faisait remarquer lors d’un discours « qu’au Maroc, il est plus prudent de ne pas vouloir représenter le roi » dans des caricatures. Le lendemain, Fabius réagissait alors par un simple tweet : « le Maroc est l’ami de la France de même que la France est l’amie du Maroc ».

Plusieurs personnalités politiques françaises s’en mêlent

Tour à tour, les réactions s’enchaînent et c’est la droite française, traditionnellement proche de Rabat, qui monte au créneau. Le 14 janvier, Claude Guéant, indiquait que le rapprochement entre la France et l’Algérie pourrait-être une des raisons, entre autres « maladresses », de la situation diplomatique actuelle.

Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy appelaient aussi à conserver ce précieux allié en matière de renseignement. Une vision partagée par l’ancien patron des renseignements, Bernard Squarcini, qui verrait d’un très bon œil une visite prochaine entre François Hollande et le roi du Maroc.

Dans une interview donnée à Jeune Afrique le 12 janvier, Mezouar plaçait la balle dans le camp français. Il déclarait regretter le manque de réaction de la France face « aux manipulations anti-marocaines émanant de milieux connus pour leur hostilité », sans donner plus de précisions sur les parties incriminées.


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici