Face aux lobbys de l’importation, le gouvernement doit faire preuve de courage

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Lors d’un Conseil des ministres restreint organisé en décembre, le président Bouteflika chargeait son gouvernement « de veiller à la rationalisation des importations. » Une telle mesure paraissait déjà à l’époque vouée à l’échec, et il a fallu attendre un mois avant que le gouvernement, en l’occurrence le ministre du Commerce, ne confirme qu’il était impossible pour le gouvernement de limiter les importations par des mesures administratives.

Il n’y a aucune explication rationnelle quant au fait qu’il ait fallu un mois pour que le gouvernement admette son impuissance à limiter les importations. La seule raison qui pousserait le gouvernement à agir avec cette lenteur mortifère paraît être uniquement une volonté de gagner du temps, en attendant que la courbe du cours du pétrole se redresse un jour. Mais cette attitude ne peut plus durer.

Improvisation

Les actions entreprises par le gouvernement depuis l’amorce de la chute des prix du pétrole relèvent de l’improvisation. Le gouvernement doit cesser le rafistolage. Amara Benyounes a beau annoncer le lancement d’une large campagne nationale pour sensibiliser les Algériens à la consommation du produit local, ce n’est pas suffisant.

L’heure est venue de prendre des décisions courageuses. L’heure est venue de lever tous les obstacles qui freinent le développement de la production nationale. L’heure est venue de retirer par exemple les dispositifs actuels qui rendent les produits importés tellement plus attractifs en termes de compétitivité ou de tracas administratifs. En somme, l’heure est venue pour le gouvernement de tenir tête au lobby des importateurs dont l’influence ne semble connaître aucune limite. Cela demande du courage et une bonne dose de patriotisme.

La dernière fois que le gouvernement avait vaguement tenté une action de cet ordre, les prix du sucre et de l’huile avaient explosé et les émeutes avaient éclaté en Algérie. La tâche n’est donc pas aisée pour un pouvoir qui souhaite en priorité maintenir la paix sociale. Cela paraît pourtant être la seule solution concrète pour affronter la crise économique imminente, plutôt que de ne rien faire d’autre que prier très fort pour que le prix du baril remonte.


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