Remaniements ministériels : la méthode Bouteflika

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Depuis le mois d’août, un projet de remaniement ministériel est prévu. Le Secrétaire général du FLN, Amar Saadani, continue d’annoncer à chacune de ses sorties médiatiques qu’un remaniement est en préparation. De plus, plusieurs indices laissent prévoir qu’un remaniement est imminent.

Face à l’absence de communication sur le sujet, les spéculations vont bon train. On évoque le départ de plusieurs ministres : l’Energie, la Culture, les Télécoms et l’Agriculture. On évoque aussi les mauvaises relations entre le Premier ministre Sellal et les ministres de l’Intérieur, de l’Industrie et du Commerce, ce qui les rendrait potentiellement vulnérables face à un potentiel remaniement.

Atmosphère d’incertitude

En réalité, aucun ministre à l’heure actuelle ne semble avoir reçu l’assurance de conserver son poste. Cette atmosphère d’incertitude finit par causer un impact clair sur le travail des ministres, qui laissait déjà à désirer. Tous semblent simplement attendre le remaniement. L’atmosphère cause aussi un impact sur les administrations. Un ministre considéré partant a en effet beaucoup plus de mal à exercer son autorité sur son administration. Dans un gouvernement qui fonctionne déjà au ralenti dû à la maladie du Président et à l’immobilisme général, la moindre baisse de régime supplémentaire s’avère très problématique, et c’est le cas actuellement.

En outre, la principale interrogation concerne l’utilité réelle d’un remaniement ministériel. En réalité, le pouvoir des ministres est très réduit dans la structure gouvernementale actuelle. S’ils disposent de la capacité de bloquer des projets, les ministres ne peuvent néanmoins amorcer de nouveaux projets de leur propre chef. De plus, les ministres ne semblent pas avoir de prérogative concernant la nomination de leurs propres équipes. Ils se retrouvent donc de fait obligés de collaborer avec des équipes choisies par leurs prédécesseurs. Des équipes qui en général sont peu enclines à travailler main dans la main avec les nouveaux ministres.

Par ailleurs, le processus de gestion d’un remaniement mériterait de bénéficier de plus de transparence pour les parties concernées. Un remaniement devrait en règle générale s’effectuer à la suite de consultations et d’entretiens avec les potentiels ministres. Les nominations et les reconductions devraient se faire sur des bases claires où les attentes du Président et du Premier ministre seraient exposées précisément. La méthode de remaniement actuelle est tellement opaque que les ministres découvrent en général qu’ils sont nommés ou maintenus comme ministres par voie de presse. Une situation qui contribue à entretenir l’incertitude globale.


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