Conseils des ministres. Quand une activité banale se transforme en événement politique

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Le dernier Conseil des ministres de l’année devrait se tenir ce 30 décembre. Ce sera le quatrième Conseil des ministres de l’année. Il est obligatoire car le président de la République doit procéder à la signature de la Loi de finances 2015 pour qu’elle puisse entrer en vigueur au 1er janvier prochain.

Ce sera la troisième année consécutive que le Conseil des ministres se réunira moins de cinq fois dans l’année.  Lors des premières années de sa présidence, il arrivait que Bouteflika préside jusqu’à 14 Conseils des ministres par an. La cause de la baisse du nombre de conseils est évidemment connue. La maladie du Président, cumulée à un certain degré de lassitude naturelle après plusieurs années au pouvoir, a inévitablement fait chuter leur nombre année après année.

Là où se situe le problème est que la révision de la Constitution en 2008 a renforcé le pouvoir du Président. Outre la levée de la limite des mandats présidentiels, la portée du pouvoir exécutif a été élargie de sorte que, virtuellement, toutes les décisions résident entre les mains du Président. On peut donc vite comprendre l’impact sur le fonctionnement de l’État et de ses institutions si le Président est moins présent, ou absent.

Rééquilibrer les pouvoirs

L’absence de réactivité des autorités s’est faite marquante dans la gestion de la crise pétrolière actuelle. Les premiers signaux d’alarme indiquant la baisse soutenue du cours du pétrole ont été donnés au début de l’été. Pourtant, ce n’est que lorsque la crise s’est confortablement installée en décembre que le gouvernement s’est réuni en Conseil restreint pour discuter de la situation.

Que le Président ne soit plus aussi actif que lors de sa prise de fonctions est une évidence. La priorité serait donc de trouver des alternatives à cette situation. Dans ce contexte, la révision prochaine de la Constitution pourrait apporter un début de solution. Il est possible, par exemple, d’imaginer un élargissement des prérogatives du Parlement afin de rééquilibrer les pouvoirs entre le Législatif et l’Exécutif. Car le Parlement algérien, aussi dysfonctionnel peut-il être actuellement, reste le chef-lieu de représentation du peuple.


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