Le gouvernement veut limiter l’utilisation de matériaux importés dans la réalisation de logements. Dans une instruction datant du 23 décembre, le ministre de l’Habitat rappelle à l’ordre sévèrement les entreprises et les administrations sous sa tutelle sur l’utilisation des matériaux importés dans la réalisation de logements soutenus par l’État. « Je vous rappelle encore une fois, j’espère la dernière, que la promotion de la production d’origine algérienne par l’application de la règle de prévalence doit être observée par les maîtres d’ouvrage dans le cadre de la passation et l’exécution des marchés publics, conformément aux différentes instructions déjà données en ce sens », écrit Abdelmajid Tebboune dans son instruction n°1 385, dont nous détenons une copie.
Produits importés
Dans cette instruction envoyée aux directeurs de l’urbanisme, du logement, des équipements publics, de l’AADL et de l’ENPI (ex-EPLF), le ministre dresse un constat peu reluisant du manque de discipline dans l’application de ses deux précédentes instructions. La première date d’avril 2008 et la seconde a été envoyée en avril 2014. « Il a été constaté que des entreprises de réalisation attributaires de projets de logements et d’équipements publics continuent d’utiliser des produits d’importation, sans que les maitres d’ouvrage n’exigent l’emploi des produits de fabrication nationale dès lors que le niveau de qualité et les exigences normatives sont respectés », écrit Tebboune.
Situation préoccupante
Après les avoir rappelés à l’ordre, le ministre de l’Habitat demande à ses services de veiller à l’utilisation systématique des produits locaux dans la réalisation de logements. « Cette situation, qui devient de plus en plus préoccupante, interpelle l’ensemble des d’ouvrage publics, gestionnaires de projets financés partiellement ou totalement par le budget de l’État pour réagir au niveau de chaque chantier afin de s’assurer de l’utilisation effective et systématique des produits de fabrication locale, rentrant dans les différents corps d’état de la construction, et ce conformément aux dispositions contractuelles des marchés les liant avec ces entreprises ».
Préservation de l’emploi
Tebboune explique qu’ « en sus de la préservation de l’emploi généré au niveau des différentes unités de production de céramique, sanitaire; quincaillerie et autres, il est impératif d’arriver à la réalisation de logements et équipements publics intégrant le matériel, les matériaux et les produits locaux à un taux le plus élevé ».
Monnaie nationale
Le ministre prend même le soin d’expliquer à ses services que « le produit importé par les nationaux ne peut en aucun être considéré comme un produit algérien même s’il est vendu localement et en monnaie nationale ».
Sanctions
Tebboune demande de ne pas accepter, « en aucun cas », les arguments « éventuels avancés par les entreprises de réalisation pour justifier le recours aux produits importés et récuser les produits locaux ». Ces arguments « ne doivent en aucun cas être acceptés sans une analyse objective basée essentiellement sur les caractéristiques techniques exigées par les normes en vigueur, consignées dans les pièces contractuelles qui doivent obligatoirement donner la priorité à la production nationale conformément aux différentes dispositions réglementaires,, régissant la passation des marchés publics ».
Enfin, Tebboune menace de sanctionner ceux qui n’appliqueront pas cette instruction.