Importations : le gouvernement devra consulter le FMI avant toute restriction

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Depuis quelques jours, les membres du gouvernement, notamment le ministre du Commerce Amara Benyounès, multiplient les déclarations sur les réductions des importations. Le ministère du commerce a installé deux groupes de travail pour « définir les mesures de rationalisation des importations et de lutte contre l’évasion des capitaux », a déclaré Amara Benyounès, le 4 janvier, dans un entretien accordé à l’APS.

Mais pour l’heure, le gouvernement se contente d’annonces destinées notamment à rassurer les Algériens sur ses actions dans un contexte de baisse des prix du baril et des recettes en devises. Dans les faits, aucune annonce officielle n’a été faite, hormis une instruction du ministre de l’Habitat invitant les administrations sous sa tutelle à privilégier les matériaux de construction produits localement au détriment de ceux importés. Mais le ministre s’est gardé d’interdire de réduire le recours à l’importation.

La cause ? L’Algérie est signataire de l’Article 8 des statuts du FMI qui stipule qu’aucun État-membre ne peut imposer « des restrictions à la réalisation de paiements et transferts afférents à des transactions internationales courantes ». Pour pouvoir introduire des restrictions, l’Algérie devra préalablement informer le FMI avec un exposé des motifs, détaillé.

Aujourd’hui, l’Algérie n’a pas vraiment d’arguments solides pour justifier la non-application de l’accord signé avec le FMI. Le pays est assis sur des réserves de change confortables et les cours du pétrole, autour de 50 dollars, ne sont pas encore à un niveau catastrophique pour justifier des mesures d’exception. Le gouvernement risque donc de poursuivre son agitation en multipliant les déclarations sur les importations, mais sans prendre une seule mesure concrète.


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