Situation économique : l’inquiétante inertie du gouvernement

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Comme l’a rappelé Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d’Algérie, ce lundi 15 décembre devant les députés, la baisse du cours du pétrole n’est pas un drame en soit. L’Algérie a effectivement prévu des mécanismes pour résister à la baisse du prix du baril.

Depuis sa création en 2000, le Fonds de régulation des recettes a été alimenté par les excédents budgétaires liés aux exportations d’hydrocarbures et contient aujourd’hui environ 5 600 milliards de dinars. Les réserves de change de l’Algérie, quant à elles, se situent aux environs de 190 milliards de dollars.

Cependant, ces mécanismes sont efficaces uniquement sur le court terme. Lorsque le ministre des Finances, Mohamed Djellab déclare l’Algérie capable de résister au choc de la baisse du cours du pétrole, il a raison seulement si l’on considère que la chute du pétrole est temporaire et que le prix du baril est destiné à remonter. Une baisse soutenue du cours du pétrole à moyen et long terme, comme cela semble être le cas, change la donne et appelle à une réévaluation de la politique budgétaire et économique de l’Algérie.

C’est sur ce point que réside le problème de la politique du gouvernement algérien. La prudence voudrait que la réévaluation des dépenses ait lieu au plus tôt afin d’anticiper au mieux un avenir où les revenus du pétrole seraient moins conséquents. Le refus d’agir maintenant alors que le matelas financier est encore rembourré signale l’inertie inquiétante dans laquelle se trouve, actuellement, le gouvernement.

Que les dirigeants refusent de se lancer dans une démarche de rigueur budgétaire semble irresponsable mais compréhensible. Annoncer au peuple algérien qu’il faudrait serrer la ceinture est le meilleur moyen pour sombrer encore plus dans l’impopularité. Il va pourtant falloir s’y résoudre, et cela passe par l’abandon de la logique actuelle qui veut que l’État prenne tout en charge, en espérant maintenir la paix sociale.

Peut-être est-il aussi temps de libérer réellement l’initiative économique et lever les freins à l’investissement.


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