Flora Bouberghout, présidente de l’association El Baraka, ne cache pas sa colère face à la violence routière qui s’accroît de jour en jour en Algérie. « Je suis en colère et j’ai de la rage quand j’entends que des innocents sont décédés sur la route », explique-t-elle à TSA ce mercredi 1er octobre.
Un fait divers particulièrement sanglant est venu remettre le problème de la sécurité routière sur le devant de la scène. Au moins, seize personnes sont mortes et 45 autres ont été blessées, hier, dans la collision entre un autocar et un minibus, dans la région de Djeder sur la RN23, entre Aflou à Laghouat.
« Il est temps que ce laxisme de la part de tout le monde cesse », s’emporte Flora Bouberghout. Elle estime que la violence routière est « l’affaire de tous ». « Les gens ont l’impression que leur vie et la vie des autres ne sont pas importantes. Il faut que les chauffards comprennent qu’il y a des gens sur les routes qui n’ont pas envie de mourir, qui ont des personnes qui attendent leur retour ».
Selon elle, « nous sommes tous touchés par cette violence routière. Chacun de nous a un membre de la famille, un voisin ou un ami qui en a été victime. » Flora Bouberghout appelle à mettre fin à ce « malaise et cette peur que nous ressentons lorsque nous sommes sur la route ». « Le danger nous guette à chaque seconde à cause de personnes imprudentes que je qualifierai, bien que le mot soit trop fort, de terroristes », ajoute-t-elle.
Outre les conducteurs imprudents, la présidente de l’association El Baraka, qui est devenue handicapée suite à un accident de la route, pointe du doigt le laxisme des autorités. « La loi doit être appliquée à tout le monde. Il ne doit plus y avoir d’interventions pour tel ou tel », plaide-t-elle.
Par ailleurs, Flora Bouberghout préconise l’intensification des campagnes de sensibilisation, la mise en place « le plus tôt possible » du permis à point et la multiplication des feux de signalisation et des contrôles. Satisfaite de la prise de conscience, de la part du gouvernement, de l’ampleur de la violence dans notre société, elle ajoute qu’« il faut savoir qu’il n’y a pas autant de morts dans les stades que sur nos routes où 4 800 personnes décèdent annuellement ».