Elafruits Akbou : l’ancienne entreprise algéro-portugaise réussit sa mue

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À l’entrée de l’usine située à Akbou, une odeur lancinante de fraise va et vient, au gré du vent. Le bruit des machines n’empêche pas de profiter de cette odeur fruitée qui tranche délicatement avec la rigueur des murs de béton et d’acier. C’est l’odeur des arômes. « Vous savez, on est tellement habitués, nous, on ne sent plus rien ! », répond l’un des employés lorsqu’on lui fait remarquer ces conditions de travail agréables.

Elafruits est une entreprise purement algérienne depuis seulement un an. Auparavant, elle était codirigée depuis 2008 avec un groupe portugais et s’appelait Frulact. Le patron, Boussad Batouche, décide finalement de racheter l’intégralité de la marque après un dur conflit avec son partenaire étranger. Et fait très bien vivre l’entreprise depuis. La société affiche un chiffre d’affaires annuel de 800 millions de dinars et emploie 100 personnes.

Miser sur le marché algérien

Concrètement, l’entreprise se fournit en fruits et réalise des préparations pour le secteur du yaourt ou du jus. Des machines énormes réalisent ces préparations. Et au bout de chaîne, Elafruits n’a plus qu’à livrer aux producteurs.

Pour se développer, Elafruits mise sur le marché algérien. L’entreprise a notamment commencé à travailler avec les producteurs nationaux de citron. « Alors qu’on l’achetait 140 dinars à l’étranger, ici on l’a pour 90 », résume Karim Amzal, directeur commercial. Au prix attractif s’ajoute un véritable intérêt pour le consommateur : pour la première fois lors du Ramadan 2014, les Algériens ont pu boire leur traditionnel « Charbet » avec des citrons algériens. « Auparavant, il venait de Tunisie », explique le cadre.

Une deuxième usine pour soutenir Elafruits

Pour soutenir Elafruits, le groupe Batouche a investi en 2013 dans une deuxième usine, STPA (Société de transformation des produits agricoles). Le groupe a vu les choses en grand : 900 millions de dinars ont été mis sur la table pour acquérir des machines ultradéveloppées. L’objectif de STPA : traiter les fruits et les stocker dans des chambres froides dernier cri. Pour ensuite les distribuer aux entreprises de yaourt, de jus… Qui en ont besoin pour leurs productions.

Actuellement, STPA travaille à 100% avec Elafruits. Mais elle a vocation à ne représenter que « 10% des partenariats avec Elafruits », explique Boussad Batouche. Le reste entre le marché local – un partenariat avec les marques grandes distribution sur les légumes surgelés est en cours en Algérie – et à l’étranger (France, Allemagne, Tunisie…) sur la distribution des dates, des abricots et des pêches notamment.

Objectif : 50% de production algérienne dès 2015

Pour faire face aux objectifs, STPA possède un stockage de 1 800 tonnes de produit. Actuellement, seulement 10% de sa marchandise vient du territoire algérien. Mais selon Boussad Batouche, « on vise les 50% de production algérienne dès l’année prochaine ». Et il y a de la place : l’Algérie est le 5e producteur mondial d’abricots et de dattes. « C’est primordial d’utiliser les ressources de notre pays », estime Boussad Batouche.

Et l’entreprise marche plutôt bien. Elle fabrique 30 tonnes de préparation chaque jour. Ce qui équivaut à 300 tonnes de produit fini, que ce soit des préparations de yaourt ou de jus. Et les débouchés sont loin d’être bloqués. Elafruits devrait rapidement passer à trois équipes (soit 150 salariés) pour un fonctionnement 24 heures sur 24.

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