Faut-il réintroduire les licences d’importation ?

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Le ministre du Commerce, Amara Benyounes, a  annoncé mardi 16 septembre la réintroduction prochaine des licences d’importation. Des industriels interrogés par TSA pensent que cette mesure ne représente pas une solution pour réduire les importations.

Le patron de NCA Rouiba, Slim Othmani, soutient la décision du ministre de mettre de l’ordre dans la distribution des licences qui se fait actuellement pour certains produits stratégiques.  « Ces licences sont distribuées dans des conditions opaques », dénonce-t-il. « Mais si c’est pour réduire les importations, le ministre fait une aberration », prévient l’homme d’affaires. Pour lui cette décision aura des effets négatifs sur l’économie algérienne comme « le ralentissement de la croissance ». Pour M. Othmani, la vraie solution est de se pencher sur les raisons qui font que les investisseurs préfèrent l’importation à la production. «  L’acte de produire est pénalisé par la fiscalité et par un Code de travail handicapant », dit-il en insistant sur l’importance d’encourager la production.

Pour assurer un équilibre de la balance des paiements, M. Otmani propose de « rendre la destination Algérie attractive pour les investisseurs étrangers afin de permettre des entrées de devises ».

Le P-DG de l’entreprise Recta Industries spécialisée dans le matériel agricole et industriel, Salim Bendris, trouve également la déclaration du ministre ambigüe. Pour lui, la réintroduction des licences d’importation est un « retour à l’économie planifiée quand les entreprises privées devaient avoir une autorisation pour importer ». Le chef de l’entreprise ne pense pas que cette décision va réduire les importations. « On a supprimé le crédit à la consommation pour réduire les importations des voitures, mais cela n’a pas fonctionné », avance-t-il comme argument, convaincu que la déclaration du ministre constitue un effet d’annonce sans suite. « Le gouvernement panique après la chute du prix du pétrole et essaie de trouver des solutions. Mais la réduction des importations nécessite un long travail », conclut-il.

 


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