Avantages douaniers à l’importation d’équipements hôteliers : le gouvernement opte pour la solution de facilité

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La production algérienne peine à se développer face aux avantages douaniers offerts à l’importation. Dans le Journal officiel du 26 juillet, un arrêté interministériel accorde des réductions douanières pour l’importation des équipements et ameublements, non produits localement, destinés à la modernisation des hôtels. Parmi les produits subventionnés figurent des cuillères, des joints, des couteaux, des fourchettes, des louches, des serrures, des fenêtres, etc. Quasiment pour ce qu’il faut pour équiper un hôtel.

Au lieu de réduire les prix de la matière première pour encourager la production de ces articles en Algérie, le gouvernement a choisi la solution de facilité, au détriment de l’industrie nationale, aggravant la situation des industriels, confrontés à un double problème. Celui du climat des affaires, qui n’est pas favorable à l’investissement et celui de la concurrence des produits importés à des prix attractifs.

Pour Salim Bendris, joint par TSA, P-DG de l’entreprise Recta Industries spécialisée dans le matériel agricole et industriel, il est plus simple d’importer, malheureusement, que de produire en Algérie. Il évoque les barrières qui freinent l’investissement dont les lourdeurs bureaucratiques et  le manque de financement. Sur ce dernier point, il affirme que « les banques ont tellement d’argent qu’elles ne savent pas quoi en faire. » Il n’accuse, toutefois, pas uniquement l’État et évoque la responsabilité de certains investisseurs, qui contractent des crédits et qui ne remboursent pas les banques. « Cette attitude débouche aujourd’hui sur une méfiance à l’égard des entreprises qui ont des projets, mais qui ne peuvent pas les financer ». À cela, il faut ajouter l’accès au foncier qui est aussi l’objet de difficultés.

M. Bendris note plus d’avantages à l’exportation qu’à l’importation. Mais il indique qu’il faut d’abord produire pour exporter et que les facilités doivent se faire au niveau des investissements. « À l’exportation, on ne paie pas d’impôts, c’est intéressant mais il faut d’abord produire », souligne ce chef d’entreprise.

Le président du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja, Kamel Moula, ne comprend pas pourquoi des produits faciles à produire localement sont importés. « Quand je rentre dans les supermarchés et je vois de l’eau gazeuse dont la production est plus que banale, importée en forte valeur en devises, ça fait mal au cœur », indique-t-il à TSA. Il insiste sur la cherté des matières premières importées. « Les matières importées sont fortement taxées », alors que des réductions tarifaires sont offertes pour des produits finis.


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