Comme chaque année, la rentrée des classes ne se fait pas dans de bonnes conditions. Les mêmes problèmes reviennent, dénoncent les différents syndicats de l’éducation.
La surcharge des classes
Le problème de la surcharge des classes est devenu un « phénomène normal », indique à TSA Messaoud Boudiba, chargé de communication du Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest). « En moyenne, on se retrouve avec des classes de 40 à 55 élèves à cause du manque des infrastructures », a-t-il précisé.
Pour sa part Meziane Meriane, président du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), souligne la surcharge des classes de terminale pour cette année. Il explique cela par la réforme du primaire en 2003 qui a supprimé la classe de sixième année. « C’est cette année qu’on voit les conséquences de cette réforme au niveau des classes de terminale », a-t-il souligné.
Mais il relève aussi le manque d’infrastructures. « Il y a 609 lycées en construction depuis 2004 et on ne les a toujours pas réceptionnés à cause de la corruption et le mauvais choix des entreprises», dénonce-t-il.
Le manque d’encadrement
Le nouveau et grand problème qui se pose cette année est le manque d’encadreurs dans les établissements. « Il y a un grand nombre d’établissements qui ont été ouverts sans directeur ni surveillants. Ils désignent un prof pour la gestion de l’école en attendant de nommer des directeurs », indique M. Boudiba.
De son coté, Ahmed Khaled, président de l’Association des parents d’élèves tente une explication au manque d’encadrement dans les écoles : « J’ai accompagné la ministre de l’Éducation lors de sa visite à Ghardaïa et nous avons relevé un manque lié à l’encadrement au niveau de plusieurs établissements. Il y a un problème au niveau de l’organisation du concours pour l’accès aux postes de directeurs et surveillants ».
« Un accord doit être fait entre le contrôleur financier, le ministère de l’Éducation et la Fonction publique pour l’organisation de ce concours», a-t-il expliqué.
Des établissements encore fermés
« 50% des lycées au niveau national n’ont pas repris leurs activités parce que les enseignants n’ont pas reçu les plannings », affirme Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA).
Des élèves étaient contraints de rentrer plutôt chez eux à cause de l’absence de nombreux enseignants. Ahmed Khaled dénonce le manque d’enseignants dans le lycée. « 70% des nouveaux enseignants recrutés sont des femmes. Et celles affectées vers des établissements loin de 50km de leur lieu de résidence n’ont pas pu rejoindre leurs postes », explique-t-il.
Le manque de qualification des nouveaux enseignants
Les syndicats de l’éducation relèvent aussi le manque de qualification des enseignants recrutés sur concours. « Il y a un manque de qualification des enseignants. Une formation de 15 jours en pédagogie n’est pas suffisante », affirme M. Boudiba.
Pour M. Meriane, le recrutement des nouveaux enseignants « s’est fait sur le tas ». « L’École normale supérieure (qui forme les enseignants) ne peut satisfaire que 10% de la demande en enseignants, c’est pour cela que le ministère a lancé ce concours », explique-t-il. Mais ces enseignants n’ont pas de formation pédagogique ni psychologique, ajoute-t-il.
Le Snapest a d’ailleurs proposé que ces professeurs ne se chargent pas des classes de première année et de terminale, selon M. Meriane.