Le limogeage brutal de Belkhadem par Bouteflika amuse les membres de la Coordination nationale pour la liberté et la transition démocratique (CNLTD). Hier, lors d’une réunion au siège du MSP, à Alger, le cas de l’ancien chef du FLN a provoqué les rires des chefs de file de l’opposition, confie à TSA, Sofiane Sekhri, porte-parole de Djil Djadid. « C’est bien ce même Belkhadem qui, en avril dernier, avait soutenu le quatrième mandat ? Et malgré cela, le Président l’a évincé et de quelle manière ! », rappelle Sekheri. « L’obéissance est le seul critère pris en compte par Bouteflika dans la désignation de ses alliés à l’Exécutif », remarque M. Sekhri.
Si la CNLTD ne ferme pas la porte à l’ancien patron de l’ex-parti unique, elle pose ses conditions. « Belkhadem serait le bienvenu à condition qu’il adopte notre plateforme », note notre source. M. Sekhri précise que le cas de Belkhadem ne faisait pas partie de l’ordre du jour de cette réunion, consacrée à « la définition des actions à mener à la rentrée sociale ».
La CNLTD, qui a été empêchée en juillet de tenir une conférence thématique sur les modalités de la transition politique, ne compte pas céder. « Nous comptons tenir plusieurs rencontres thématiques à partir du mois de septembre », affirme M. Sekhri en ajoutant que « dorénavant, on n’annulera aucune rencontre. Si la wilaya nous refuse les autorisations, nous tiendrons les réunions au niveau des différents sièges des partis politiques ».
Mais la CNTLD doit d’abord régler un problème interne ayant trait à la composition du Comité de suivi et de concertation dont la création a été décidée lors de la première conférence à Mazafran, le 10 juin dernier. « Ce comité est censé rassembler les représentants de tous nos partenaires. Or à Mazafran, nous étions plus de 150 partis et personnalités », relève M Sekheri. Théoriquement, ce Comité doit compter 150 membres. « Ce qui est, à mon sens, impossible et pas du tout pratique », estime M. Sekhri.
Il s’agit donc pour la CNLTD de limiter au maximum la composition de ce Comité tout en prenant le soin de gérer les susceptibilités.
Interrogé sur la réponse de la présidence de la République à la plateforme de la CNTLD publiée en mai dernier, M. Sekhri a précisé que la mission de suivi a été confiée au MSP. Contacté, Abderrezak Mokri, président de ce parti, n’a pas donné une réponse claire : « Je dois d’abord confirmer avec mon secrétariat. Rappelez- moi dans 48 heures ».