L’autorisation de circuler pour certains produits, instaurée par le gouvernement, commence à provoquer l’ire des producteurs de boissons. Après, l’Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), c’est au tour de l’Association des producteurs algériens de boissons (Apab) de dénoncer de grandes perturbations dans le circuit de distribution dans les régions frontalières. « La distribution dans ces régions situées aux frontières a été perturbée. À terme, les habitants risquent de ne plus avoir les boissons souhaitées », indique à TSA, Ali Hamani, président de l’organisation.
« À chaque fois qu’un producteur ou un distributeur veut transporter une marchandise, il lui faut une autorisation pour tel produit, pour telle quantité et pour tel jour. Pour chaque autorisation, il faut déposer un dossier. Le problème est qu’il n’y pas de bureau de douane partout et qu’il n’y a pas de délai fixe, alors que la consommation des boissons est quotidienne », ajoute notre interlocuteur. Ainsi, un producteur de la région de Besbas doit se déplacer vers Annaba pour déposer son dossier et obtenir l’autorisation.
Ali Hamani parle de « bureaucratisation » de la distribution. « L’autorisation a été instaurée sans concertation. En fait, au niveau du ministère des Finances, nous avons constaté, depuis un certain temps, que pour régler un problème, on fait des arrêtés sur le dos des producteurs », dit-il. L’Apab a déjà sollicité, depuis trois semaines, le ministère des Finances et la direction des douanes en leur expliquant la situation. « Nous n’avons reçu aucune réponse pour l’instant », assure M. Hamani.
Un arrêté ministériel, publié au Journal officiel en juillet, fixait une liste des produits soumis à une autorisation de circuler. Parmi ces produits figurent, les eaux minérales, les jus de fruits et même les matelas. Le texte fixait également les quantités de marchandises dispensées par l’autorisation de circuler. Pour les céréales, par exemple, cette quantité est fixée à 100 kg.
