Retards, incidents, conditions d’affrètement, crash : les justifications du P-DG d’Air Algérie

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« Nous reconnaissons l’existence d’un manque en matière de services. Nous ne disons pas que tout va bien. Mais des efforts sont consentis pour améliorer la situation ». C’est ainsi que le P-DG d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif a entamé, dans la soirée du jeudi, son plaidoyer pour défendre sa compagnie et surtout sa gestion lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision Ennahar TV. Le premier responsable a affirmé qu’Air Algérie était « sous les regards » depuis le crash du MD 83, le 24 juillet dernier, au Mali, en minimisant les derniers incidents notamment celui de Lille.

« Ce n’était pas un événement important ! »

Interrogé sur la sortie de piste d’un avion de la compagnie à l’aéroport français de Lille-Lesquin, mardi, M. Boultif a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un événement important. L’incident « a eu lieu au sol. Ce n’est pas un événement important car il se produit chaque jour, dans l’aviation civile, quand vous avez une centaine de vols par jour », a-t-il souligné. Le premier responsable d’Air Algérie a également précisé que ce genre d’incidents se produit dans le « monde entier » et pas uniquement avec « les avions affrétés ».

« Concernant la ponctualité, nous avons amélioré la situation depuis trois ans »

Sur les retards pouvant aller jusqu’à 9 heures, Mohamed Salah Boultif a assuré qu’Air Algérie avait amélioré la situation depuis trois ans. « Nous avons eu une moyenne de ponctualité de 50% en 2010, de 52% en 2011, de 60% en 2012 puis de 65% en 2014 », a-t-il précisé. Le P-DG a ajouté que des raisons internes (pannes techniques) ou des raisons externes (respect des créneaux horaires pour les vols en direction de l’Europe) sont à l’origine des retards. « En cas de non-respect des créneaux horaires, on attend l’autorisation d’Eurocontrol », a-t-il expliqué.

« Il est nécessaire de donner une information lorsqu’elle est disponible »

Mohamed Salah Boultif est revenu sur les droits des passagers, notamment le droit à l’information. « Il est nécessaire de donner des informations quand elles sont disponibles », a-t-il avancé. « Mais si Eurocontrol ne donne pas une heure précise ou que les techniciens ne savent pas combien de temps cela va prendre, ils attendent une information fiable pour la donner », a-t-il ajouté. Le P-DG de la compagnie a reconnu l’existence d’un manque en matière de service. En cas de retard, la compagnie prend en charge la restauration et l’hébergement, selon lui. « Sauf s’il y a des aéroports où il n’y a pas d’hôtels », a-t-il dit.

L’affrètement est soumis à des conditions

« Nous lançons un appel d’offres et un cahier des charges. Ensuite, il y a une commission d’ouverture des plis et une commission d’évaluation. L’affrètement est une opération qui obéit à des règles », a insisté M. Boultif qui rappelle que Swiftair est une compagnie européenne. Sur les tarifs d’affrètement, le P-DG a indiqué qu’il dépendait des heures et du type d’avions. « Pour un avion de 250 sièges, le tarif est de 4500 ou 5000 dollars l’heure », a-t-il dit. Mohamed Salah Boultif a précisé qu’aucun accord d’affrètement n’a été annulé. Air Algérie a seulement refusé un avion de substitution proposé par la Swiftair après le crash du MD83. « Depuis trois jours, il n’y a pas de grands retards, on avait un avion et on attendait l’autorisation de la direction de l’aviation et nous l’avons obtenu », a-t-il annoncé.

Crash du MD83

Mohamed Salah Boultif a rappelé que le rapport préliminaire sur le crash du MD83 au Mali, sera publié à la mi-septembre. Il a ajouté que l’identification des corps des victimes était le point le plus important et le plus urgent. Concernant l’indemnisation des familles des victimes, le P-DG de la compagnie a assuré : « Nous avons contacté les familles de toutes les victimes étrangères et surtout algériennes ». « Nous avons une entreprise d’assurance, la Caar, qui a une caisse de réassurance à l’étranger. J’espère qu’on indemnisera prochainement les familles selon les termes de l’accord de Montréal », a-t-il ajouté. Un accord qui « parle d’une avance de 16.000 euros », poursuit le responsable, « puis d’une indemnisation totale qui ne dépassera pas les 180.000 euros ».

Mohamed Salah Boultif dément avoir été entendu par la gendarmerie.

« Air Algérie ressemble aux Algériens ! »

A la fin de son intervention, le P-DG de la compagnie a lancé un appel à ses employés pour protéger leur entreprise. « Il faut des cadres fidèles qui protègent la compagnie qui a un passé et qui est dans une dynamique de développement », a-t-il insisté. Probablement aux détracteurs du pavillon national, M. Boultif a lancé : « Ce que je veux dire est qu’Air Algérie ressemble aux Algériens. Elle est à notre image ! L’Algérien adopte un comportement quand il est à Air France et un autre comportement quand il s’agit d’Air Algérie. Il se sent chez lui. Air Algérie est au service des Algériens. C’est une compagnie qui a une dimension humaine. Elle a une relation intime avec nous, les Algériens », a-t-il conclut.

Cependant, dans son plaidoyer, le P-DG d’Air Algérie ne dit pas un mot sur la façon dont il compte améliorer le fonctionnement de la compagnie.


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