Véhicules d’occasion : un marché de 10 milliards de dollars qui échappe au contrôle de l’État

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Le marché algérien du véhicule d’occasion échappe totalement au contrôle de l’État. Selon des chiffres obtenus par TSA, près d’un million de véhicules changent de mains chaque année en Algérie. « Si on prend un prix moyen de 800 000 dinars par véhicule réimmatriculé, cela fera 800 milliards de dinars de transactions, soit 10 milliards de dollars qui échappent totalement au fisc et à l’État », explique Mourad Oulmi, président de l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A).

L’achat et la vente de véhicules d’occasion se font exclusivement en espèce sur un marché dominé entièrement par l’informel. L’État n’a aucune traçabilité des transactions et n’a aucune connaissance des acteurs de ce marché. Les risques de blanchiment d’argent, provenant du trafic de drogue ou du terrorisme par exemple, sont énormes.

L’Association AC2A plaide pour la régularisation du marché du véhicule d’occasion, mais le gouvernement fait la sourde oreille. « Pour régulariser ce marché, il faut d’abord créer le métier de revendeur dans la nomenclature des activités commerciales pour permettre à ceux qui revendent des voitures de pouvoir travailler dans la légalité avec un registre de commerce », explique M. Oulmi. « Il faut aussi introduire la TVA sur la plus-value réalisée lors de la vente d’un véhicule d’occasion. Aujourd’hui, toute vente doit être facturée, avec la TVA », ajoute-t-il.

Outre les revenus fiscaux pour l’État, la régularisation de la vente des véhicules d’occasion permettrait également de créer des emplois. « Chaque vendeur doit être obligé de disposer d’un local, de recruter des mécaniciens, des femmes de ménage, une secrétaire, etc. Il doit également fournir une garantie de six mois minimum à l’acheteur, ce qui signifie qu’il doit faire une révision générale du véhicule et effectuer d’éventuelles réparations avant de le revendre », explique encore M. Oulmi.

Aujourd’hui, les ventes de véhicules d’occasion se font sans aucune garantie pour l’acheteur et le marché est dominé par des spéculateurs qui achètent et vendent, loin de tout contrôle et souvent au détriment du consommateur.


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