Anarchie dans le secteur automobile : les nouvelles mesures du gouvernement bloquées par des lobbys

import-car-united-states-800X800

Le gouvernement tarde à mettre en œuvre les nouvelles mesures liées à l’importation de véhicules. En 2013, pour mettre fin à l’anarchie qui règne sur ce marché de l’automobile avec notamment la multiplication des revendeurs, le gouvernement a décidé, dans la loi de finances 2014, de limiter l’activité de vente de véhicules aux seuls concessionnaires automobiles agréés. Il a également décidé d’interdire la vente de véhicules qui ne répondent pas aux normes de sécurité « reconnues à l’échelle mondiale ». Mais ces deux mesures demeurent vagues et elles ne sont pas appliquées.

Selon des documents en notre possession, l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) a proposé que les véhicules particuliers soient obligatoirement dotés d’au moins quatre airbags, ainsi que de systèmes ABS (antiblocage des roues) et ESP (stabilité). Pour les véhicules utilitaires, l’AC2A a proposé au moins deux airbags et des systèmes ABS et ESP. Actuellement, de nombreux véhicules commercialisés en Algérie sont dépourvus de systèmes de sécurité.

Mais selon nos sources, des concessionnaires de grandes marques européennes et asiatiques s’opposent à l’introduction de ces normes. « En supprimant les Airbags, l’ABS, l’ESP et autres équipements de sécurité, les concessionnaires peuvent proposer des véhicules à des prix bas, mais au détriment de la sécurité du conducteur et des passagers », déplore une source proche du dossier.

Le lobbying de ces concessionnaires retarde la mise en place de normes automobiles algériennes. « En Europe, les véhicules doivent obligatoirement être dotés d’équipements de sécurité avec une moyenne de neuf airbags par véhicule contre rien en Algérie », ajoute la même source.

En plus des normes de sécurité, l’AC2A demande la révision des conditions d’agrément des concessionnaires automobiles pour mettre fin à l’importation anarchique de véhicules. « Aujourd’hui, il suffit d’un contrat avec une entreprise de vente de voitures à l’étranger pour obtenir un agrément. Il faut obliger les concessionnaires à présenter des contrats avec les constructeurs et à acheter directement chez eux pour éviter la surfacturation et garantir une qualité de service et un service après-vente aux clients », explique un concessionnaire.

L’Algérie compte plus de 120 revendeurs et concessionnaires agréés pour un marché qui compte une vingtaine de marques automobiles. « L’agrément définitif doit mentionner expressément les marques pour lesquelles le concessionnaire a été agréé », propose l’AC2A qui demande « d’exiger de tout concessionnaire que la facturation des véhicules et pièces détachées soit établie par le constructeur lui-même pour lutter contre le transfert illicite des devises et l’évasion fiscale ».

 


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici