L’Algérie, Gaza et les divisions arabes

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L’intervention militaire israélienne à Gaza arrange bon nombre de régimes arabes, tout comme l’Occident.  Depuis les mobilisations populaires de 2011, la lutte nationale palestinienne a évolué, elle n’est plus cette « cause sacrée » dont la rhétorique officielle a rempli des bibliothèques entières.

Marginaliser le Hamas

Le silence de la plupart des dirigeants arabes n’est pas une surprise, ils ont tout intérêt à réduire, voire éliminer, l’influence des Frères musulmans du Hamas pour tenter de contenir la contagion régionale. À cet égard, l’Égypte, et la répression que mène le Maréchal Al Sissi contre la confrérie, illustre la volonté des potentats du Moyen-Orient d’éradiquer définitivement cette menace politique.

L’erreur, ou l’aveuglement, est d’oublier que le Hamas incarne, avec d’autres mouvements, la résistance palestinienne et qu’il participe à la lutte pour les droits fondamentaux de tout un peuple. Naturellement, il y a un corollaire ; un projet politique à visée islamiste, il ne doit pas y avoir d’ambiguïté sur ce sujet.  De deux choses l’une. Soit on est solidaire et l’on soutient la légitimité du combat des Palestiniens, et on ne peut se substituer à eux dans le choix de leurs dirigeants. Soit on estime que le Hamas, par exemple, est un danger et on exprime clairement sa défiance.

L’instrumentalisation de cette question ne fonctionne plus auprès des opinions arabes, qui ne sont plus dupes et qui ont des revendications de nature fondamentale comme l’instauration de l’État de droit. Ce fut l’une des grandes revendications des bouleversements de 2011.

L’Algérie et le Qatar

Dans ce contexte de redéfinition stratégique régionale, deux pays ; l’Algérie et le Qatar, tentent de maintenir  une présence diplomatique pour le premier, et pour le second retrouver une position de prestige, perdue pour avoir soutenu les islamistes en Égypte, en Tunisie ou en Libye.

À l’initiative de l’Algérie, pour obtenir de l’Assemblée générale de l’ONU un cessez-le-feu immédiat, se sont associés le Qatar et l’Égypte. On voit dans cette démarche tripartite une tentative pour redonner de l’équilibre à tout un ensemble bousculé depuis 4 ans par des contestations sociales et politiques.

Plus que jamais on ne peut que relever, impuissant, les divisions arabes. La crainte est grande, pour la première fois, de voir ces divisions déboucher sur un renoncement à la solidarité vis-à-vis du peuple palestinien. Aucun État arabe, ne veut voir modifier le fragile équilibre du Proche et du Moyen-Orient par un compromis politique entre Palestiniens et Israéliens.


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